Jeune entreprise québécoise innovante
Crewdle rend vos réunions vidéos plus vertes (et moins chères)
Vincent Lamanna, cofondateur et PDG de Crewdle
- Les réunions en vidéo, qui se sont incrustées dans notre quotidien depuis le début de la pandémie, ont une empreinte environnementale importante, même si on ne la voit pas.
- Une jeune pousse montréalaise, Crewdle, a trouvé une façon de réduire drastiquement ces impacts néfastes. De plus, sa plateforme technologique offre des conversations vidéos gratuites à durée illimitée, et des forfaits professionnels pour PME nettement moins chers que Zoom ou Teams.
Le problème auquel s’attaque l’entreprise est l’impact environnemental des réunions en vidéoconférence.
«Tous les principaux services de vidéoconférence, tels que Zoom, Teams ou Google Meet, utilisent une architecture de type client-serveur, explique Vincent Lamanna, cofondateur et PDG de Crewdle. L’appareil de chaque participant d’une réunion vidéo est connecté à un serveur central. Or, ce type d’architecture est extrêmement énergivore.»
Selon l’entrepreneur, chaque heure de vidéoconférence exige le traitement par un serveur de 1 gigaoctet de données par participant, et cela entraine la consommation de 3,1 kilowattheures, l’utilisation de 2 litres d’eau, et l’émission dans l’atmosphère de 1,3 kilo de gaz carbonique.
Pourquoi l’impact environnemental est-il si important?
«Les serveurs sont situés dans des centres de données qui sont des infrastructures sophistiquées avec une foule d’appareils électroniques, dit Vincent Lamanna. Il faut beaucoup d’eau pour les refroidir. Et la plupart sont situés en Amérique du Nord, à des endroits où l’électricité n’est pas majoritairement produite à partir de sources renouvelables.»
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La solution de Crewdle est de contourner les serveurs en utilisant une autre architecture, appelée pair-à-pair (peer-to-peer, ou p2p).
Crewdle propose un service de rencontres vidéo en tout point similaire aux services les plus utilisés actuellement.
Mais les données vont directement de l’ordinateur, du téléphone ou de la tablette d’un participant vers les appareils des autres participants, sans passer par un serveur.
Ce mode de fonctionnement entraine des économies très importantes:
- réduction de plus de 90% de l’électricité consommée
- élimination de la consommation d’eau pour refroidir les centres de données
- élimination des émissions de GES (Crewdle compense les faibles émissions de son système par des achats de crédit carbone)
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Le modèle d’affaires de Crewdle est de faire payer les entreprises pour des fonctionnalités additionnelles à celles du service de base, qui est gratuit.
Ce service gratuit devrait couvrir tous les besoins des consommateurs pour leur utilisation privée.
- Grande différence par rapport aux autres services de vidéoconférence : il n’y a pas de limite de durée par réunion.
Le forfait payant permet à une entreprise de gérer les comptes des utilisateurs, de mieux contrôler l’accès aux salles de réunions et d’enregistrer les réunions.
- Il est vendu sous la forme d’un abonnement à 4 $ par mois, alors que des services comme Zoom, GoToMeeting ou Cisco Webex sont vendus à un tarif d’environ 15 $ par mois.
«Ce forfait vise principalement les petites PME de 1 à 50 employées, qui sont particulièrement soucieuses de limiter leurs dépenses», dit Vincent Lamanna.
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Actuellement, le service est disponible dans les fureteurs d’ordinateurs et d’appareils mobiles (Safari et Chrome sous iOS, Chrome sous Android).
- Une application Android devrait devenir disponible dans les prochains jours, et une application iOS est en cours de finalisation.
Déjà plus de 600 000 personnes, réparties dans plus de 200 pays, ont créé un compte pour utiliser Crewdle.
L’entreprise a aussi vendu plus de 1000 licences payantes.
Fondée il y a moins de 2 ans, Crewdle compte déjà 11 employés.
Elle a jusqu’ici recueilli un peu plus de 3 millions $ en financement provenant d’investisseurs providentiels (anges) – notamment par l’intermédiaire d’Anges Québec, qui a mené le dernier tour de financement. [Découvrez d’autres portraits d’entreprises financées par Anges Québec.]
Prochaines étapes pour l’entreprise:
L’entreprise travaille à obtenir des certifications.
- d’abord sur le plan environnemental, pour prouver les bienfaits qu’apporte l’utilisation de son service;
- mais aussi sur le plan de la sécurité.
«Lorsqu’un serveur centralise les communications, des pirates qui réussiraient à y accéder auraient accès à toutes ces communications déjà décryptées, dit Vincent Lamanna. Notre architecture décentralisée, où les communications sont cryptées de bout en bout entre chaque utilisateur, est donc plus sécuritaire.»
En parallèle, l’entreprise développe une offre de services pour les grandes entreprises qui se sont fixé des objectifs environnementaux et voudraient adopter Crewdle pour les atteindre.
Pour soutenir ces développements et sa commercialisation, l’entreprise prépare une nouvelle collecte de fonds pour cet été.