ENTREPRENEURS, GESTIONNAIRES, PROFESSIONNELS ENTREPRENEUR·ES et
PROFESSIONNEL·LES

Voici l’info qu’il vous faut:
pertinente, utile et brève

Recevez gratuitement du lundi au vendredi:

et chaque samedi:

Votre adresse servira uniquement à vous envoyer nos infolettres. Vous ne recevrez pas de courriels publicitaires et vous pourrez vous désabonner en tout temps.

InfoBref vous est offert gratuitement grâce au soutien de:

Jeune entreprise québécoise innovante

Circulus Agtech sort les combustibles fossiles des fertilisants pour serres et fermes verticales

Mis à jour le 22 juil 2022
par Patrick Pierra
Circulus Agtech sort les combustibles fossiles des fertilisants pour serres et fermes verticales

David Leroux, co-fondateur et président de Circulus Agtech Solutions

  • On a l’impression de consommer sainement et de façon écologique quand on mange une laitue hydroponique. Mais les fertilisants des cultures hydroponiques en serres et en fermes verticales sont des produits majoritairement synthétisés à l’aide de combustibles fossiles.
  • Une jeune entreprise de Montréal, Circulus Agtech, veut leur substituer un fertilisant organique, produit de façon durable à partir de matière résiduelle organique. L’entreprise met l’intelligence artificielle au service de l’agriculture de précision.

Le problème auquel l’entreprise s’attaque: dans les serres et les fermes verticales, qui se multiplient actuellement, l’azote utilisé pour la culture hydroponique est synthétique: il provient d’un procédé industriel qui consomme de grandes quantités de combustibles fossiles.

«La production de fertilisant synthétique est très énergivore», explique à InfoBref David Leroux, président et co-fondateur de Circulus Agtech.

  • «À elle seule, la production de l’azote synthétique pour les fertilisants agricoles représente 2% de la consommation mondiale d’énergie.»

C’est un peu paradoxal d’utiliser ces fertilisants chimiques alors que la culture en serre et les fermes intérieures – ce qu’on appelle l’agriculture en environnement contrôlé – visent habituellement à produire des aliments plus sains, plus près des lieux de consommation, dans l’optique de favoriser des pratiques durables.

La solution: valoriser des matières organiques résiduelles pour produire des fertilisants liquides.

Pourquoi liquides?

Parce que la production des serres et des fermes intérieures est dominée par l’hydroponie:

  • Les cultures baignent dans un liquide.
  • C’est dans ce liquide qu’il faut les alimenter en nutriments.

Circulus Agtech veut récupérer des matières telles que le fumier de volailles et de poissons.

  • Actuellement, elles sont souvent épandues dans des champs.
  • L’entreprise veut maintenant les utiliser pour des cultures en intérieur.

Les matières résiduelles peuvent aussi être du vermicompost, ou des résidus provenant d’élevages d’insectes qui produisent des protéines alternatives.

«On fait fermenter ces matières, puis réagir avec des bactéries qui viennent transformer l’azote», explique David Leroux.

L’agriculture en ferme intérieure en est une de précision: les producteurs veulent savoir quelles sont les propriétés exactes des fertilisants et quels dosages utiliser précisément pour optimiser leur production.

C’est pourquoi Circulus Agtech est d’abord une entreprise de technologie. 

  • Elle mesure les bioréactions et recueille beaucoup de données pour l’aider à composer un produit stable, que ses clients pourront utiliser de la façon la plus efficace possible.

Pour l’essentiel des nouvelles et tendances en affaires, finances et technologies, abonnez-vous ici aux infolettres gratuites d’InfoBref ou en cliquant le bouton Infolettres en haut à droite


Le modèle d’affaires: vendre des fertilisants organiques, produits de façon durable et dans l’esprit d’une économie circulaire, aux exploitants de serres et de fermes intérieures.

  • «Les fertilisants peuvent représenter 5 à 10% des coûts d’exploitation des serres hydroponiques», calcule David Leroux

Grâce à sa gestion des données, l’entreprise pourra s’adapter aux intrants – selon les matières organiques résiduelles qu’on peut trouver à proximité – et aux exigences spécifiques de ses clients producteurs agricoles.

Où en est l’entreprise actuellement?

Elle mène un premier projet pilote avec Hydroserre Mirabel, un important producteur de laitues hydroponiques des Laurentides.

  • Circulus produit du fertilisant à partir de la boue piscicole d’un éleveur de poissons de la région.

Actuellement son fertilisant est encore environ 30% plus cher qu’un fertilisant conventionnel, c’est-à-dire synthétique.

  • «Mais il est déjà 2 à 10 fois moins cher que les autres fertilisants organiques, qui eux-mêmes ne peuvent pas être utilisés en agriculture d’intérieur parce qu’ils ne sont pas sous forme liquide», précise David Leroux.
  • De plus, il réduit l’impact environnemental de la culture, et augmente la qualité du produit final – ce qui devrait avantager auprès des consommateurs les légumes produits avec ce fertilisant.

Circulus a aussi un laboratoire au Marché central de Montréal, à la coopérative la Centrale Agricole.

Les 5 cofondateurs de l’entreprise sont tous issus de la faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement de l’Université McGill. Des stagiaires les épaulent dans leur projet pilote.

L’entreprise a participé à plusieurs accélérateurs, et elle a été sélectionnée comme l’une des Révélations 2021 par Montréal inc. [découvrez nos portraits des autres Révélations 2021].


Suivez l’actualité des entreprises technologiques québécoises dans la section AFFAIRES d’InfoBref en vous abonnant gratuitement à notre infolettre quotidienne InfoBref Matin : cliquez ici ou sur le bouton Infolettres en haut à droite


Prochaines étapes à surveiller:

L’entreprise cherche un investisseur en technologies vertes.

  • Son objectif est de réunir 500 000 $ en financement de pré-amorçage pour créer, à Montréal, une deuxième «brasserie»-pilote de fertilisants.

À terme, l’entreprise voudrait faire de la concentration de fertilisants pour pouvoir centraliser la production.

  • Cela lui permettrait de livrer son produit à distance au lieu de faire seulement de la production de proximité.

Pour se développer plus rapidement, elle envisage divers partenariats avec des entreprises spécialisées en fertilisation et en traitement de l’eau.

Patrick Pierra