Jeune entreprise québécoise innovante
Gray facilite le traitement du cancer
André Diamant, cofondateur et PDG de Gray Solutions pour l’Oncologie [crédit photo: Gray]
- Le cancer est la deuxième cause de décès dans le monde. Il fait 10 millions de morts par an. Ses traitements sont particulièrement longs et coûteux. Et à cause de leurs effets secondaires et des multiples rendez-vous à l’hôpital qu’ils exigent, ils affectent profondément la qualité de vie des patients.
- Pour faciliter et optimiser les activités des centres de cancérologie et pour adoucir un peu l’épreuve du traitement pour les patients, la startup montréalaise Gray a développé un logiciel de planification logistique spécialisé en oncologie.
Le problème: planifier le calendrier de traitement d’une personne malade d’un cancer est un véritable casse-tête.
- Les hôpitaux doivent coordonner étroitement jusqu’à 3 types de traitement: la radiothérapie, la chimiothérapie et la chirurgie.
- Or, les soins de chaque discipline sont prodigués par des équipes gérées séparément et qui communiquent assez peu entre elles.
«Coordonner les rendez-vous d’un patient en radio, en chimio et en chirurgie, c’est comme jouer à Tetris, mais en beaucoup plus que 2 dimensions», illustre André Diamant, cofondateur et PDG de la jeune entreprise montréalaise Gray Solutions pour l’oncologie.
La solution: le logiciel Gray OS automatise et optimise le flux des patients dans les centres de cancérologie.
Il prend en compte:
- le protocole de traitement décidé par le médecin;
- la disponibilité des ressources des différents départements dans l’hôpital; et
- les préférences du patient – par exemple, un patient qui habite loin du centre voudra probablement regrouper autant que possible ses rendez-vous le même jour et éviter les débuts et fins de journée pour tenir compte du temps nécessaire à son déplacement.
Le logiciel établit ensuite le calendrier de rendez-vous optimal pour le centre de cancérologie et pour le patient.
«GrayOS est comme un système d’exploitation pour les centres de cancérologie, explique André Diamant. Il leur permet à la fois d’optimiser l’utilisation de leurs ressources et d’offrir au patient un traitement qui limite les nuisances à sa vie quotidienne.»
Le modèle d’affaires:
Le logiciel est vendu aux centres de cancérologie sous la forme de licence d’utilisation pour plusieurs années.
- Le prix dépend de la complexité des activités du centre, notamment du nombre de patients qu’il traite.
- Le marché mondial des logiciels de planification médicale est déjà de plusieurs centaines de millions $ et il est en croissance rapide.
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GrayOS est disponible:
- comme logiciel installé sur des ordinateurs dans les locaux de l’hôpital; ou
- comme logiciel-service accessible à partir du nuage.
La plateforme interagit avec les autres systèmes informatiques déjà en place dans l’hôpital, et elle utilise le dossier de santé électronique des patients – mais les données ne quittent pas l’hôpital.
Où en est l’entreprise actuellement?
Créée par 5 personnes venues du milieu académique, l’entreprise a débuté ses opérations au début de 2020. Elle emploie aujourd’hui 8 personnes.
Cet été, elle a clôturé une première ronde de financement de 1,25 million $ à laquelle ont participé Anges Québec, le fonds AQC Capital et plusieurs anges providentiels – dont le réputé chercheur montréalais en intelligence artificielle Yoshua Bengio.
Gray a été nommée l’une des Révélations 2021 par Montréal inc. [découvrez nos portraits des autres Révélations 2021]
Son logiciel est à l’essai, en mode de projet pilote, au Centre intégré de cancérologie du CHUM, à Montréal.
Il doit bientôt être déployé, toujours sous forme de projet-pilote, dans 2 autres grands centres de traitement.
Prochaines étapes à surveiller:
Pour l’instant, GrayOS ne planifie que les rendez-vous de radiothérapie et de chimiothérapie.
- Ceux de chirurgie doivent bientôt s’y ajouter.
Au lieu de se cantonner seulement à l’aspect logistique, le logiciel devrait évoluer dans l’avenir vers un rôle de conseil au médecin pour l’aider à choisir les meilleures ressources pour le traitement du patient à long terme.
L’entreprise souhaite exporter assez rapidement son logiciel hors du Québec.
Elle visera en premier d’autres provinces canadiennes, à commencer par l’Ontario et l’Alberta.
- Il y a une cinquantaine de centres de cancérologie au Canada.
Mais le marché le plus important à moyen terme est celui des États-Unis.
- On y compte plusieurs milliers de centres de cancérologie, dont beaucoup sont indépendants des hôpitaux.