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Tendances MÉDIAS

Est-il temps de décentraliser les médias sociaux?

Mis à jour le 17 janv. 2021
Steve Proulx
par Steve Proulx
Chroniqueur médias à InfoBref
Est-il temps de décentraliser les médias sociaux?

(photo: Ravi Sharma | Unsplash)

  • Nous vivons dans un monde où des sociétés privées s’octroient le droit de couper le sifflet au président des États-Unis. Bien sûr, dans ce monde, ces sociétés privées gèrent des plateformes devenues des espaces de communication incontournables, et le président des États-Unis s’appelle Donald Trump.
  • Il n’empêche, l’effacement de Trump des grands médias sociaux ouvre une véritable boîte de Pandore: si Twitter ou Facebook peuvent museler un président des États-Unis, leur toute-puissance devrait-elle commencer à nous inquiéter?

La goutte qui a fait déborder le vase, c’est l’assaut contre le Capitole.

Accusé d’avoir encouragé la foule à envahir le Capitole, le 6 janvier, Donald Trump a commis une bourde de trop.

À quelques jours de la fin de son mandat, le voilà sous le coup d’une deuxième procédure de destitution, ses plus fidèles collaborateurs lui tournent le dos, même l’association des golfeurs professionnels ne veut plus organiser son championnat sur son terrain de golf.

La réaction des éditeurs de médias sociaux ne s’est pas fait attendre.

  • Le 8 janvier, Twitter a suspendu le compte @realDonaldTrump, privant ainsi des tweets enragés du président quelque 88 millions d’abonnés.
  • D’autres médias sociaux et sociétés web ont suivi: Facebook, Instagram, TikTok, Shopify, Snapchat, YouTube, Twitch et même Pinterest ont tous, d’une façon ou d’une autre, suspendu ou limité la portée des propos du président.

Cette situation sans précédent soulève des questions fondamentales.

  • Est-il souhaitable que des patrons d’entreprises technos continuent de décider de ce qui peut être dit ou pas, en particulier par des élus (fut-il Donald Trump)?

La situation remet à l’avant-scène une idée qui fait tranquillement son chemin: en raison du rôle central que jouent les médias sociaux dans la circulation des idées, il est temps de repenser le concept initial.

Vers des médias sociaux décentralisés:

Plusieurs investisseurs en capital de risque de renom contactés par Business Insider croient que l’effacement de Trump par les médias sociaux était une mauvaise idée, qui prouve que les géants du Web sont devenus trop puissants.

Fred Wilson, un investisseur de la première heure dans Twitter, a même déclaré qu’il était «fantastique que les mensonges, la haine et les propos odieux de l’actuel président des États-Unis ne soient plus accessibles sur Twitter, […] mais il est problématique que Twitter ait autant de pouvoir.»

Certains de ces investisseurs s’intéressent de plus en plus aux jeunes pousses qui proposent des moyens de décentraliser les médias sociaux.

De quelle façon? En créant une infrastructure de communication qui ne serait pas contrôlée par une seule entreprise.

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Une solution inspirée du courriel

Des médias sociaux décentralisés pourraient fonctionner à la manière du courriel.

Depuis toujours, pour envoyer un courriel, il n’est pas obligatoire d’utiliser Gmail ou Outlook.

  • Ce ne sont que des applications pour créer et partager des courriels.
  • Et l’application Gmail, par exemple, a une façon de traiter les polluriels (spam), qui n’est pas exactement la même que celle d’Outlook.

Dans cet esprit, si les messages partagés sur les médias sociaux (les tweets ou les statuts Facebook) étaient traités comme un protocole de communication semblable au courriel, l’application Twitter ne servirait qu’à lire ou écrire des messages sociaux… et Twitter pourrait décider de restreindre les messages d’un président récalcitrant sans nécessairement lui retirer, en quelque sorte, sa liberté d’expression.

En somme, si les médias sociaux étaient décentralisés, Donald Trump pourrait toujours communiquer, et ses fidèles n’auraient qu’à lire ses messages sur une autre plateforme sociale.

Sur son blogue, Fred Wilson est catégorique: «C’est ainsi que les médias sociaux devraient fonctionner, et il est grand temps que nous nous y mettions.»

Qui sait, dans l’histoire, on reconnaîtra peut-être l’épisode de la semaine dernière comme l’élément déclencheur d’une vaste réingénierie des médias sociaux…

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Steve Proulx