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Analyse POLITIQUE

Étalement urbain: une approche à deux vitesses

Mis à jour le 22 juil 2022
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Étalement urbain: une approche à deux vitesses

[crédit photo: Max Böttinger | Unsplash]

  • L’étalement urbain a un prix. Il entraîne des coûts financiers multiples. Aussi, il accélère les changements climatiques, prévient un groupe d’experts qui demande au gouvernement Legault de suspendre tout projet de construction de nouvelles autoroutes.
  • Le gouvernement québécois, l’actuel comme les précédents, n’a jamais été prompt à agir pour encadrer ce phénomène qui ne cesse de croître.

Les gouvernements créent toutes sortes de groupes pour les conseiller.

  • Parfois ils les écoutent.
  • Souvent ils les ignorent, car ce ne sont pas les recommandations qu’ils souhaitaient recevoir, ou parce que leur mise en œuvre leur apparaît trop périlleuse.

L’idée d’un moratoire sur tout projet de nouvelles autoroutes dans les six régions métropolitaines du Québec que propose le comité d’experts répond, à ses yeux, à la nécessité de stopper le déferlement de la ville sur la campagne sans cesse en croissance [détails sur les propositions du comité (9 mai)].

Quelques chiffres pour l’illustrer:

  • Le Québec méridional perd chaque année 0,6% de son territoire naturel. De 1994 à 2007, ce sont 278 km carrés qui se sont artificialisés, soit l’équivalent de la Ville de Laval.
  • De 2006 à 2016, l’étalement urbain a augmenté de 11% dans la région de Montréal et de 19% à Québec.

Plus les banlieues s’étendent, plus il en coûte en travaux routiers, en services publics d’aqueduc et d’égouts, en construction de services de santé et d’éducation.

Les durées de transport augmentent, et avec elles la consommation de pétrole.

À terme, l’atteinte de l’objectif de carboneutralité en 2050 sera compromise, faute d’une réaction vigoureuse.


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Ce que le groupe d’experts demande au gouvernement est de faire preuve de cohérence dans ses politiques, tant celles liées aux changements climatiques qu’en matière de transport et d’aménagement urbain.

  • Bref, de mettre fin au travail en silo des ministères concernés.

Dans la mire de ce groupe se trouve le projet de troisième lien entre Québec et Lévis que le gouvernement Legault défend envers et contre tous.

Comme pour tout projet autoroutier, il favorisera l’urbanisation des territoires agricoles de la rive sud de Québec qui a échappé jusqu’ici au développement urbain.

Ce moratoire n’est pas le conseil que le gouvernement Legault attendait. Ce rapport d’experts ira sur une tablette.

Les régions, de répliquer le premier ministre, ont droit à leur développement.

  • Chaudière-Appalaches, où débouchera le tunnel projeté entre Québec et Lévis, pourra se développer sans les contraintes d’une politique d’aménagement restrictive.

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La vision du développement urbain défendue par le ministre des Transports, François Bonnardel, l’emporte.

Du moins pour les régions, où l’on ne forcera pas les familles à se plier aux contraintes de la densification urbaine.

  • Les banlieues pourront continuer à s’y étendre.

La densification – qui, pour ce ministre n’est qu’une mode passagère – sera réservée aux villes.

Car, convient le premier ministre, il y a lieu de «limiter» le phénomène de l’étalement.

Une politique nationale d’architecture et d’aménagement, préparée par le ministère des Affaires municipales, viendra préciser les intentions du gouvernement.

D’emblée se dessine une politique qui sera à deux vitesses, cherchant à réconcilier une chose et son contraire.

  • Les efforts que feront les grands centres urbains seront compromis par les actions des régions.

Pour l’instant, le message du gouvernement demeure ambigu. Volontairement. Sans doute faut-il plaire à Dieu et son père à la veille d’une élection.

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Bernard Descôteaux