Jeune entreprise québécoise innovante

Plakk regarde vos artères pour prévenir les risques d’AVC et de crise cardiaque

Mis à jour le 22 janv. 2022
par Patrick Pierra
Plakk regarde vos artères pour prévenir les risques d’AVC et de crise cardiaque

Kashif Khan, cofondateur et PDG de Plakk

  • Crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux sont les causes de mortalité et d’invalidité à long terme les plus courantes. Or, le risque de ces accidents est difficile à déceler.
  • Une jeune pousse de Montréal, Plakk, appelle l’intelligence artificielle en renfort: elle s’en sert pour analyser des échographies d’artères, afin de mieux estimer les risques que court un patient et d’orienter son traitement en conséquence. 

Le problème: toutes les 7 minutes, un Canadien meurt d’une crise cardiaque ou d’un AVC. 

Certains ont des symptômes précurseurs, mais beaucoup n’en ont pas, ou ne savent pas les reconnaître.

Ces accidents de santé sont habituellement causés par des plaques – des accumulations de lipides (gras) sur les parois des artères.

  • En grossissant, elles finissent par boucher une artère; ou
  • en se détachant, elles créent des caillots de sang qui peuvent aller vers le cœur ou le cerveau et bloquer l’alimentation en oxygène de ces organes vitaux.

L’essentiel des nouvelles en 5 minutes chaque matin et, chaque mois, des conseils d’experts en finances personnelles et consommation: c’est ce que vous offrent les infolettres d’infoBref. Faites comme plus de 25 000 Québécois·es, essayez-les: inscrivez-vous gratuitement ici ou en cliquant Infolettres en haut à droite


Lors d’examens médicaux, on utilise des techniques d’imagerie médicale pour identifier et observer des plaques.

La plus couramment employée pour détecter des plaques dans les artères carotidiennes est l’échographie.

«Actuellement, la principale façon d’évaluer le risque d’une attaque est d’analyser un seul paramètre: le blocage des artères carotidiennes», explique Kashif Khan, PDG et cofondateur de l’entreprise montréalaise Plakk.

«Or, c’est un indicateur très imparfait. Certaines plaques peuvent demeurer et même grossir sans jamais causer de problème. En revanche, d’autres plaques peuvent être plus dangereuses, même si elles font moins d’obstruction actuellement.» 

Résultat: beaucoup de diagnostics erronés. 

À cause de ces mauvais diagnostics:

  • des patients subissent des chirurgies dont ils n’ont pas besoin; 
  • alors que d’autres ne sont pas traités correctement, puis sont victimes d’attaques qu’on aurait pu éviter.

Suivez l’actualité des entreprises technologiques québécoises dans la section AFFAIRES d’InfoBref en vous abonnant gratuitement à notre infolettre quotidienne InfoBref Matin : cliquez ici ou sur le bouton Infolettres en haut à droite


La solution: une analyse plus fine et révélatrice des échographies, dopée par l’intelligence artificielle (IA).

La Dre Stella Daskalopoulou, professeure associée de l’Université McGill, et cheffe médicale et cofondatrice de Plakk, a collecté plus de 6000 images médicales réalisées depuis 10 ans sur plus de 600 patients, ainsi que des données médicales associées à ces images.

Plakk a développé des modèles d’IA, basés sur l’apprentissage profond, pour analyser ces images d’une façon beaucoup plus fine que pourrait le faire l’œil humain.

Cette analyse par l’IA donne d’autres informations que seulement l’épaisseur de la plaque et à quel point elle gêne le flux sanguin:

  • Elle permet de déterminer la composition des plaques, ce qui donne une indication de sa stabilité, et donc du risque qu’elle fait courir au patient.

«Nous voulons fournir au médecin un portrait plus complet de l’état des plaques, pour éclairer son diagnostic et lui permettre de mieux choisir le traitement approprié», explique Kashif Khan.

L’analyse d’images médicales par l’intelligence artificielle est un secteur en forte croissance.

  • Elle est maintenant de plus en plus couramment utilisée pour détecter des cancers du sein.

Pour savoir chaque matin l’essentiel des nouvelles qui concernent le monde des affaires, vos finances, linnovation technologique et l’actualité nationale et internationale, inscrivez-vous gratuitement ici aux infolettres d’InfoBref


Où en est l’entreprise actuellement?

Plakk a été fondée par des titulaires de doctorat de l’Université McGill.

L’entreprise a débuté ses activités il y a 2 ans et compte aujourd’hui une équipe de 11 personnes, dont 3 à temps plein épaulées par des ingénieurs, des cliniciens et des collaborateurs.

Plakk a été sélectionnée comme l’une des Révélations 2021 de Montréal inc. [Découvrez nos portraits des autres Révélations 2021]

Prochaines étapes à surveiller:

L’entreprise a encore du travail à faire pour valider ses modèles d’intelligence artificielle afin de s’assurer que les résultats de ses analyses d’image sont fiables.

Dans cette optique, après avoir reçu 400 000 $ en financement non dilutif (c’est-à-dire: pour lequel les propriétaires n’ont pas eu à céder des parts de l’entreprise), Plakk prévoit de réunir prochainement une ronde de financement de pré-amorçage de 750 000 $.

Ensuite, il faudra mener des essais, notamment pour obtenir les approbations des autorités réglementaires telles que la Food and Drug Administration américaine et Santé Canada.

  • L’objectif sera de démontrer que le logiciel de Plakk peut non seulement contribuer à l’information du médecin, mais aussi constituer une base fiable et reconnue pour faire un diagnostic. 

Kashif Khan est confiant qu’un premier prototype du logiciel de Plakk commencera à être utilisé dans quelques hôpitaux et cliniques en 2022. 

Il vise 2024 ou 2025 pour un déploiement à plus grande échelle.

Patrick Pierra