Achat de Shaw Communications par Rogers: Ottawa devra choisir entre l’industrie et les consommateurs
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- Si elle se réalise, l’offre d’acquisition de 26 milliards $ de Rogers pour Shaw annoncée hier fera passer de quatre à trois le nombre de grands fournisseurs de services de télécommunications au Canada – sans compter Vidéotron, qui ne dessert que le Québec.
- Depuis quelques années, le CRTC estime ce marché suffisamment concurrentiel justement parce qu’il compte quatre grands joueurs. Si l’organisme fédéral veut défendre l’intérêt des consommateurs, il refusera probablement la transaction. Mais il pourrait être tenté de l’approuver pour privilégier l’investissement et la création d’emploi dans l’ouest du pays, fait valoir un expert canadien des télécoms.
Si le CRTC tient à baisser les prix du sans-fil et de l’Internet, il refusera l’achat de Shaw par Rogers, affirme en entrevue à InfoBref Michael Geist, directeur de la Chaire canadienne sur Internet et le commerce électronique.
- «Approuver cette offre serait un recul pour le CRTC, qui tient à ce modèle à quatre joueurs.»
- Mais ces derniers mois, le CRTC s’est plus souvent montré en faveur de protéger l’industrie et l’investissement que les consommateurs, ce qui rend incertaine la position qu’il prendra dans ce dossier.
Le Bureau de la concurrence et le gouvernement fédéral devront aussi approuver la transaction.
Or, le gouvernement libéral s’est fait élire en promettant de réduire de 25% la facture de sans-fil des Canadiens.
- Cette transaction ne l’aidera pas à remplir sa promesse, croit Michael Geist.
Favoriser la création d’opérateurs «virtuels» dans le sans-fil – on appelle ainsi des fournisseurs indépendants qui empruntent l’infrastructure des grands joueurs pour offrir des services au rabais – serait une façon pour le gouvernement de satisfaire à la fois l’industrie et les consommateurs.
Ottawa pourrait approuver le plan de Rogers d’acquérir Shaw, en acceptant la justification que Rogers va investir dans l’Internet filaire et la technologie 5G et créera 3000 emplois dans l’ouest du pays.
Et le gouvernement pourrait ensuite obliger Rogers, ses concurrents directs Bell et Telus, et Vidéotron à partager leur infrastructure sans fil avec des opérateurs virtuels régionaux.
Dans l’Internet résidentiel, l’approche de favoriser des exploitants virtuels a eu un effet à la baisse sur les prix.