Pénurie de main-d’œuvre: sans l’immigration nous ne pourrons pas y arriver, dit le président du CPQ
Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec [photo: CPQ]
- Le président du Conseil du patronat du Québec Karl Blackburn explique à InfoBref que pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre des entreprises, il faudra favoriser la formation et la requalification des travailleurs, et rehausser les seuils d’immigration. Ce sont «les ingrédients essentiels pour relever ce défi, dit-il, ça prend les trois».
- Karl Blackburn réagissait aux propos de François Legault. Le premier ministre a déclaré aux membres du CPQ qu’il était plus important pour son gouvernement d’augmenter le salaire moyen au Québec que de favoriser l’immigration de travailleurs.
«Mon obsession, c’est d’augmenter le salaire moyen», a déclaré Legault vendredi dernier aux membres du CPQ.
- «À chaque fois que je rentre un immigrant qui gagne moins de 56 000 $, j’empire mon problème. À chaque fois que je rentre un immigrant qui gagne plus de 56 000, j’améliore ma situation.»
Karl Blackburn précise à InfoBref que le premier ministre s’exprimait dans le cadre d’un événement réservé aux membres du CPQ.
- Legault a eu «des échanges transparents qui ont permis de faire l’état de la situation sur différents enjeux».
- Selon lui, les propos mis en exergue par Radio-Canada, qui a obtenu un enregistrement des conversations, ne sont qu’un «petit segment» dans une discussion.
Les besoins sont encore plus grands aujourd’hui qu’avant la pandémie, dit le président du CPQ.
En se basant seulement sur la courbe démographique, depuis 2019, le Québec aurait chaque année besoin de 64 000 nouveaux travailleurs étrangers.
Or, la province a accueilli:
- 44 000 travailleurs en 2019; et
- 30 000 en 2020.
Le Québec pourrait en accueillir encore moins cette année, déplore-t-il.
Pour relever le défi de la pénurie de main-d’œuvre, il faut augmenter les seuils d’immigration, croit le président de l’organisme patronal.
Le CPQ propose notamment de régler tout de suite les 51 000 dossiers d’immigrants sélectionnés par le Québec qui sont actuellement en attente.
- Le premier ministre n’a pas confirmé s’il était d’accord avec les demandes du CPQ.
- Legault m’a demandé de le convaincre, dit Blackburn.