ENTREPRENEURS, GESTIONNAIRES, PROFESSIONNELS ENTREPRENEUR·ES et
PROFESSIONNEL·LES

Voici l’info qu’il vous faut:
pertinente, utile et brève

Recevez gratuitement du lundi au vendredi:

et un samedi par mois:

Votre adresse servira uniquement à vous envoyer nos infolettres. Vous ne recevrez pas de courriels publicitaires et vous pourrez vous désabonner en tout temps.

InfoBref vous est offert gratuitement grâce au soutien de:

Analyse POLITIQUE

Climat: le modèle canadien doit encore faire ses preuves

Mis à jour le 22 juil 2022
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Climat: le modèle canadien doit encore faire ses preuves

[crédit photo: JF Brou / Unsplash]

  • L’appel de Justin Trudeau à «faire plus, plus vite» pour le climat, à l’ouverture de la Cop26 à Glasgow, a été bien reçu. Sa politique sur la taxation du carbone a fait oublier les hésitations passées du Canada.
  • Mais la crédibilité du Canada demeure fragile. Les politiques climatiques d’Ottawa en sont encore à l’étape de la mise en place. La réduction des émissions de CO2 au Canada tarde toujours.

La conférence de la Cop26 s’est ouverte par un cri du cœur du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guteres.

  • «Nous creusons notre tombe», a-t-il dit en faisant référence à l’exploration et à l’exploitation des ressources fossiles de la planète.

Les 195 pays signataires de l’accord de Paris de 2015, qui visait à limiter à un maximum de 2°C le réchauffement du climat à l’horizon 2050, ont procrastiné.

  • Certains parmi les principaux pays émetteurs de carbone, dont la Chine et la Russie, reportent maintenant à 2060 l’atteinte de cet objectif.
  • Les États-Unis, incapables de créer de forts consensus politiques, tardent à déployer de réels efforts.

Redorer son image verte

Le Canada ne veut plus être du camp des retardataires.

Glasgow était l’occasion pour le pays de se donner l’image d’un leader de la lutte au changement climatique.

Le Canada n’est pas le pays qui fera la différence pour contrer le réchauffement climatique.

  • Il n’est responsable que de 1,5% des émissions de CO2, comparativement à 26% pour la Chine et 12% pour les États-Unis.

Face à ces grands joueurs, le Canada n’a, pour jouer d’influence, d’autre recours que d’être exemplaire.


Savoir l’essentiel des nouvelles chaque matin en 5 minutes? C’est possible, grâce à l’infolettre quotidienne d’InfoBref. Simple, claire, et utile. Faites comme plus de 20 000 Québécois·es, essayez-la: abonnez-vous gratuitement ici ou en cliquant Infolettres en haut à droite


Glasgow donnait l’occasion à Justin Trudeau de faire reconnaître les efforts faits avec:

  • l’adoption de la loi C-12 sur la carboneutralité;
  • la mise en place d’un régime de taxation du carbone;
  • la nomination du militant Steven Guilbeault au ministère de l’Environnement.

Il faut «faire plus, plus vite» a plaidé Trudeau en proposant comme recette le modèle canadien et sa taxe sur le carbone.

Une soixantaine de pays et entités dites sous-nationales ont déjà adopté l’une ou l’autre des formes possibles de taxation du carbone.

Mais ensemble, ils ne représentent que 20% des émissions de GES.

Justin Trudeau a plaidé qu’il faut multiplier cet effort par 3 d’ici 2030.

Taxer 60% des émissions de GES ne sera toutefois possible à terme que si de grands pays émetteurs, comme les États-Unis, se joignent à leur tour à ce mouvement.

  • Or, pour l’instant, ce pays privilégie d’autres moyens.

L’intervention du premier ministre ne tombe pas à plat pour autant.

  • Surmonter la résistance à la taxe sur le carbone est un long processus.
  • Il a fallu 10 ans au Canada pour y arriver.  

Pour recevoir chaque jour par courriel l’essentiel des nouvelles politiques et économiques, inscrivez-vous gratuitement aux infolettres quotidiennes d’InfoBref ici ou en cliquant Infolettres en haut à droite


Des preuves à faire

Le modèle canadien défendu par Justin Trudeau n’est toutefois pas sans failles. Il est même porteur de contradictions majeures.

La plus évidente est le refus du gouvernement canadien d’imposer un plafond à la production de gaz et de pétrole, dont la croissance continue s’appuie sur des subventions de l’État.

Mesurer l’efficacité du modèle canadien n’est pas possible. Du moins pas avant quelques années.

Les participants à la Cop26 à qui Trudeau vantait les mérites du modèle canadien seront sans doute curieux, lors des prochaines conférences, de voir si le Canada a réussi à stopper la hausse de ses émissions de carbone.

Cela dira si le modèle est à suivre.

Pour recevoir l’analyse politique de Bernard Descôteaux un samedi sur deux dans votre courriel: abonnez-vous gratuitement ici au bulletin de nouvelles quotidien InfoBref Matin

Bernard Descôteaux