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Analyse POLITIQUE

Combien de temps encore Legault peut-il surfer sur la vague de la Covid-19?

Mis à jour le 12 juin 2021
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Combien de temps encore Legault peut-il surfer sur la vague de la Covid-19?

[photo: Kanenori | Pixabay]

  • La pandémie de la Covid-19 a été un malheur collectif qui, au plan politique, aura fait les belles heures du gouvernement Legault. Il en sort gagnant toutes catégories, aux dépens des partis d’opposition.
  • L’Assemblée nationale a mis fin à ses travaux hier pour une pause estivale, avec l’espoir de reprendre au retour sa place comme lieu normal des débats politiques.

Tous les indicateurs sont favorables à François Legault et à son gouvernement.

  • De tous les premiers ministres, il est celui qui au Canada reçoit la meilleure note pour sa gestion de la crise sanitaire.
  • La dernière mesure prise par la firme de sondage Léger début juin lui donne une note de 73%.

Les intentions de vote sont au beau fixe.

  • Début mai, la CAQ était près d’un balayage, avec 46% d’appui contre 20% pour son plus proche adversaire, le Parti libéral.

Tout au long de cette crise, le premier ministre a joui de la confiance des Québécois, cela même si sa gestion a par moments été défaillante.

  • Durant la première vague, il perdu le contrôle de la prévention et des soins dans les CHSLD.

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L’arrivée de Christian Dubé à la tête du ministère de la Santé en juin dernier aura permis une reprise en main.

  • Le premier ministre lui doit le succès de la campagne de vaccination qui permet aujourd’hui de juguler la troisième vague.

Le retour à la normale, s’il est attendu avec fébrilité par le gouvernement, l’est tout autant par les partis d’opposition: leur espoir est d’enfin ressortir de l’ombre pour jouer leur rôle de contrepoids.

Victimes collatérales de la pandémie, les parlementaires ont été soumis ces 15 derniers mois à un régime d’exception.

Les règles sanitaires ont ralenti le fonctionnement de l’Assemblée nationale et limité les débats.

De plus, à plusieurs reprises, le gouvernement s’est délibérément soustrait à l’habituelle reddition de comptes:

  • Il a pris des raccourcis pour déclarer l’État d’urgence sanitaire par décrets, outrepassant le parlement.
  • Il a retardé pendant des semaines le dépôt de projets de loi majeurs, tel le projet 96 sur la protection de la langue française.
  • Il a ignoré les demandes d’une enquête indépendante et publique sur sa gestion de la pandémie.
  • Fort de sa popularité, il s’est à l’occasion permis d’être arrogant, prédisant aux critiques de son projet de troisième lien leur défaite aux prochaines élections.

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L’opposition a une seule fois réussi à égratigner l’image du gouvernement.

  • La démission forcée du ministre Pierre Fitzgibbon pour son refus de se plier aux exigences du code d’éthique a terni son image.

À la rentrée de septembre, l’Assemblée nationale devrait se déconfiner, comme le reste de la société.

Les ministres ne pourront plus invoquer la pandémie pour échapper aux questions de l’opposition et des journalistes.

Bien des dossiers passés sous le radar de l’opinion publique referont surface.

En tout premier lieu, le gouvernement devra se plier à un réel bilan de sa gestion de la pandémie.

  • Déjà pointent à l’horizon les appels à une réforme du système de santé dont les faiblesses et lacunes ont été révélées par la crise sanitaire.

La vague de la pandémie se retirant, surfer sera dès lors plus difficile pour François Legault: il devra composer avec le ressac.

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Bernard Descôteaux