Conseils pour vos FINANCES

Pourquoi la volatilité boursière de janvier était prévisible

Mis à jour le 10 août 2022
Fabien Major
par Fabien Major
Professionnel de la finance, auteur et chroniqueur
Pourquoi la volatilité boursière de janvier était prévisible

[crédit photo: dlohner | Pixabay]

  • La forte volatilité boursière de janvier en a pris plus d’un par surprise. Les indices S&P 500 et Nasdaq sont même allés en territoire de correction, c’est-à-dire qu’ils ont perdu plus de 10% par rapport à leur sommet précédent.
  • Vous avez été peut-être été choqué(e) par ces baisses, mais ce genre de correction est fréquent. Plusieurs facteurs expliquent la baisse des dernières semaines. Aucun n’est particulièrement inquiétant à long terme.

En voyant les reculs significatifs depuis 3 mois des titres vedettes comme Zoom (-55%) Docusign (-53%), Nike (-13%), Salesforce (-25%), Disney (-25%), GameStop (-42%) ou Netflix (-46%), des investisseurs novices ressentent de vives émotions. 

Mais pour les habitués du marché, la surprise a plutôt été que la correction ne soit pas survenue plus tôt, l’an dernier.

En effet, statistiquement, le S&P 500, l’indice élargi des 500 plus grandes sociétés américaines:

  • recule de plus de 5% au moins 3 fois par an; et
  • recule de plus de 10% au moins 1 fois par an.

Les replis de plus de 20% se produisent quant à eux environ 1 fois tous les 6 ans.

Ces mouvements à la baisse sont normaux, et parfois souhaitables.

Je rappelle cependant que, depuis 70 ans, le marché produit 78% du temps des rendements positifs.

L’investissement boursier n’est donc pas une activité fondée sur le hasard, mais sur la patience.


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Plus d’une raison

Lorsque les évaluations boursières sont aussi élevées que celles observées en 2021, la nervosité est palpable. De nombreux investisseurs cherchent des prétextes pour vendre.

Voici les bonnes raisons qui pouvaient justifier de larguer des actions en janvier:

  • L’inflation limitera la croissance de la consommation.
  • Les hausses de taux d’intérêt vont affecter les titres de croissance.
  • On prend ses profits et on conserve des liquidités pour acheter plus tard au rabais.
  • Les tensions géopolitiques actuelles peuvent créer des mouvements de panique.

Exposer ses économies aux indices boursiers, via les fonds négociés en bourse (FNB) indiciels, n’est pas sans risque.

  • Par exemple, en octobre 2007, le S&P 500 a débuté une lente descente qui a duré 17 mois.
  • Pour récupérer son sommet, il lui a fallu 50 mois.
  • Pensez-y: ça fait au total plus de 5 ans d’inquiétudes et de remises en question.

Notre existence est parsemée d’embûches et de besoins imprévisibles comme des accidents, maladie, perte d’emploi, séparation, besoin de soutien aux parents ou aux enfants.

Au fil du temps, nos portefeuilles nécessitent donc des ajustements ponctuels, ne serait-ce que pour réduire l’impact des baisses ou pour remonter plus vite.


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Pourquoi les replis de janvier étaient-ils prévisibles?

Parce que l’élastique était étiré au maximum.

Le rendement annuel d’une action dépend de 3 composantes:

  • sa valorisation par le marché (son ratio cours/bénéfices: combien de fois le prix d’une action représente-t-il la part du bénéfice de l’entreprise à laquelle elle correspond?);
  • sa profitabilité réelle (à quel montant de bénéfices correspond la propriété d’une action?); et
  • le rendement de son dividende (à quel pourcentage du prix d’une action le dividende annuel qu’elle reçoit correspond-il?).

Au-delà de ces facteurs fondamentaux, tous liés aux profits de l’entreprise, le prix de certains titres bénéficie d’un excédent basé sur la notoriété de l’entreprise.

Mais, avec le temps, cet excédent de valeur finit par s’éroder.

Depuis 20 ans, la croissance annuelle moyenne du S&P 500 est de 9,5%. Elle correspond bien, en fin de compte, à la somme des bénéfices par actions et des dividendes versés.  


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À RETENIR

  • Si la trop forte volatilité des titres individuels affecte votre quiétude et sape votre moral, limitez vos choix de placements aux fonds et FNB factoriels ou optez pour des portefeuilles de répartition assistée par des professionnels.
  • Alors que concentrer ses investissements dans des titres individuels de sociétés en émergence ou de petites sociétés minières, ou dans des cryptomonnaies, exposent les investisseurs à des «pertes permanentes», les risques de replis auxquels les investisseurs bien diversifiés s’exposent ne sont habituellement que temporaires.
  • Lorsque vous réalisez des gains importants, restez humble. Même après des années formidables comme 2019, 2020 et 2021… la réalité nous rattrape et le marché juge les actions sur les profits réels et non sur les promesses et les opinions.

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