Conseils pour vos FINANCES

Une entreprise entre en bourse: faut-il investir ou pas?

Mis à jour le 10 août 2022
Fabien Major
par Fabien Major
Professionnel de la finance, auteur et chroniqueur
Une entreprise entre en bourse: faut-il investir ou pas?

[photo: Brian Matangelo | Unsplash]

  • Les offres initiales d’entrée en bourse attirent de nombreux investisseurs. Mais peu d’entre eux feront des gains importants.
  • Le rendement de l’indice des sociétés américaines à petite capitalisation est le plus élevé d’entre tous. Depuis 70 ans, Il a procuré un rendement annualisé moyen de 13,2%. Des fonds d’entreprises à petite capitalisation peuvent être une alternative intéressante pour profiter du fort potentiel de certaines sociétés.

Depuis plus d’un siècle, les nouvelles entrées en bourse font rêver. On souhaiterait tous avoir été parmi les premiers actionnaires de Tesla, Apple, Shopify ou Amazon.

Mais avant d’être les géants qu’ils sont devenus, ces compagnies ont toutes été des PME.

On n’a qu’à prendre connaissance de la croissance des entreprises à petite capitalisation dans le graphique du tableau Andex, qui compare le rendement des principales catégories d’actifs [document PDF], pour se convaincre que c’est LA catégorie la plus payante entre toutes.

  • Un seul billet de 100 $ investi dans l’indice des petites sociétés américaines en 1950 vaut aujourd’hui près de 645 000 $.

Au Canada, parmi les entrées en bourse les plus médiatisées ces derniers temps, on trouve celle du fabricant québécois de camions et d’autobus électriques Lion Électrique (NYSE et TSX: LEV).

  • Depuis le début de l’année, pas une semaine ne passe sans qu’on me parle de Lion.
  • J’en entendais parler avant son entrée en bourse, et encore maintenant.

Lion est entrée en bourse:

On me pose presque toujours la question suivante: «est-ce une bonne idée de placer dans LEV une bonne partie de mon CELI ou de mon REER?»

Rarement mieux que l’indice

Il faut s’interroger sur les motivations pour répondre adéquatement à cette question.

Si vous cherchez surtout à «faire la passe» rapidement, non, ce n’est pas une bonne idée.

Mais si votre motivation est plutôt que vous croyez à l’utilité sociale du transport collectif, à l’électrification des transports, à la qualité du produit et de la direction de l’entreprise, à l’épaisseur de son carnet de commandes… là, on parle.

Et alors, oui, ça peut être une bonne idée d’investissement à long terme. Peut-être.


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L’ennui, avec les entrées en bourse, c’est que le premier qui achète en bourse est en fait un acheteur «secondaire».

  • La société qui entre sur le marché boursier était déjà en activité de manière privée.
  • Lors de son introduction en bourse, elle met des parts en circulation dans le public pour lever des capitaux additionnels et pour permettre aux actionnaires de la première heure de revendre avec profit une partie ou la totalité de leurs investissements.
  • Donc, quand le public a le droit de souscrire des actions, il le fait toujours… à prix gonflé.

La firme américaine Dimensional Funds Advisors, qui crée des portefeuilles indiciels, a étudié le rendement de plus de 6000 offres initiales en bourse de 1991 à 2018.

Elle conclut que les nouvelles entrées ont tendance à sous-performer par rapport aux indices de référence de leur secteur industriel.

Un titre très attendu par le public deviendra très onéreux dans les premières heures de négociation.

Lion ne fait pas exception.

  • Le 7 mai dernier à l’ouverture des marchés, l’action de Lion Électrique se négociait à 19,67 $.
  • Le cours cible moyen d’ici 12 mois des analystes est de 28,12 $.
  • Cependant, en appliquant la méthode basée sur les flux de trésorerie et en mesurant ses actifs, le rapport d’évaluation fondamentale StockCalc considère Lion comme «surévaluée» comparée à ses semblables.

Donc, y investir maintenant est probablement un pari sur le très long terme.


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Souscrire AVANT l’entrée en bourse

Une façon d’être le premier sur le siège de l’actionnaire d’une jeune pousse est d’investir dans un fonds de petites et moyennes entreprises.

En complément de leur investissement dans des petites et moyennes sociétés cotées en bourse, ces fonds ont parfois la capacité de souscrire aussi des parts de placements privés et ainsi, d’entrer dans le capital de sociétés avant leur entrée en bourse.

Je pense par exemple au fonds Pender d’opportunités à petites capitalisations F. 

  • Dans la dernière année, il a offert un rendement de 105% à ses porteurs de parts – plus qu’un doublement de valeur en un an.
  • Il a rapporté en moyenne 20,4% net par année depuis 10 ans – soit 18,6% de plus que l’indice Morningstar Canada des petites capitalisations canadiennes.
  • 100 000 $ investis dans ce fonds en 2001 valent aujourd’hui 6 fois plus.

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Il est aussi possible d’avoir une exposition indirecte à l’opportunité d’investir avant une entrée en bourse via les fonds de travailleurs de la CSN et de la FTQ. Et c’est parfois très payant.

Prenez le Fonds de la solidarité FTQ:

  • Au dernier exercice terminé le 31 mai, son rendement annuel a été de plus de 20%.
  • Depuis 10 ans, son rendement a été de 7,5% en moyenne annualisée.

Seul hic, on ne peut pas y déposer plus de 5000 $ par année.

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