Entrevue
Le Canada veut resserrer ses liens commerciaux avec Taïwan
L’ancien ambassadeur du Canada en Chine Guy Saint-Jacques
- Le gouvernement fédéral a dévoilé lundi sa nouvelle «stratégie indopacifique». Ottawa veut développer ses relations commerciales en Asie au-delà de la Chine. Taïwan «est une partie importante» de cette stratégie. L’île est le sixième partenaire commercial du Canada en Asie.
- Un rapprochement avec Taïwan comporte «certains risques», croit l’ancien ambassadeur du Canada en Chine Guy Saint-Jacques. «La Chine sera fâchée, dit-il à InfoBref, mais c’est une excellente nouvelle». Taïwan est «un partenaire commercial fiable». C’est aussi «un grand producteur de microprocesseurs. Et nous en avons besoin».
La ministre du Commerce international Mary Ng a annoncé lundi qu’Ottawa discute avec Taïwan d’un accord sur la protection des investissements étrangers (APIE).
Taïwan est «un partenaire clé en matière de commerce et d’investissement, dit-elle, au moment où le Canada élargit ses liens commerciaux et intensifie ses partenariats économiques dans la région indopacifique».
Les deux gouvernements disent vouloir continuer à travailler ensemble pour:
- consolider leur chaîne d’approvisionnement;
- développer des débouchés commerciaux mutuellement avantageux; et
- renforcer leur collaboration en science, technologie, innovation, éducation, affaires autochtones et économie verte.
En 2020, la valeur des investissements directs du Canada à Taïwan a atteint 557 millions $, et celle des investissements taïwanais au Canada, 256 millions $.
Ottawa devrait aller plus loin, croit Guy Saint-Jacques, et soutenir la candidature de Taïwan dans l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).
- Le PTPGP est un accord de libre-échange entre le Canada et 10 pays de l’Asie-Pacifique: Australie, Brunéi, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam.
- La Chine et Taïwan ont demandé à rejoindre le PTPGP en septembre.
Le Canada devrait «voir d’un bon œil l’entrée de Taïwan dans l’Accord», dit-il.
- «Il pourrait dire que Taïwan est plus près de remplir les conditions d’entrées.»
- «Ce n’est pas le cas de la Chine: elle ne respecte pas ses engagements et utilise le commerce comme une arme pour punir les autres pays.»
Il est important «de diversifier notre commerce», souligne le diplomate, tant que la Chine ne sera pas «un partenaire plus fiable qui joue selon les règles du jeu».