Jeune entreprise québécoise innovante

Comment Empego réduit votre temps d’attente à la pharmacie

Mis à jour le 22 janv. 2022
par Patrick Pierra
Comment Empego réduit votre temps d’attente à la pharmacie

Philippe Chartrand, président fondateur d’Empego Technologies [crédit photo: Karine Kalfon]

  • À défaut de médecin de famille et pour éviter l’urgence des hôpitaux quand c’est possible, les Québécois se tournent de plus en plus vers leur pharmacien pour obtenir des conseils et des traitements.
  • Or, pour chaque consultation, les pharmaciens doivent poser une série de questions aux patients. Cela leur prend beaucoup de temps. La jeune entreprise montréalaise Empego a trouvé une façon d’alléger cette contrainte, pour rendre les pharmaciens plus disponibles et les aider à mieux servir leurs clients.

Le problème auquel l’entreprise s’attaque: la surcharge de travail des pharmaciens.

«Ils ont de moins en moins de temps disponible pour des activités cliniques», note Philippe Chartrand, président fondateur d’Empego Technologies.

  • Il parle en connaissance de cause: lui-même est pharmacien.

Le nombre de gens qui consultent des pharmaciens est en augmentation constante:

  • à cause du temps d’attente à l’urgence des hôpitaux et du manque de médecins de famille;
  • parce que les pharmaciens ont la confiance de la population;
  • et parce qu’ils peuvent, sous certaines conditions, prescrire des médicaments pour certains problèmes de santé mineurs, et donner des conseils non pharmacologiques.

«Mais pour bien répondre aux besoins des patients, les pharmaciens doivent les questionner en détail, pour s’assurer de bien cerner leur situation, avant de leur donner un conseil ou de leur suggérer un traitement», explique Philippe Chartrand.

  • Ils doivent aussi conserver une trace écrite de la consultation dans le dossier du patient.

La solution d’Empego: des questionnaires numériques, spécifiques à chaque besoin typique exprimé par un patient.

Ces questionnaires peuvent être remplis à l’écran:

  • soit par un assistant technique – il pose les questions lorsqu’un client entre dans et demande à voir un pharmacien;
  • soit par les patients eux-mêmes, s’ils sont prêts à répondre sur leur propre téléphone: l’assistant leur envoie par SMS un lien vers un formulaire web sécurisé.

«Des pharmaciens testent aussi d’autres modes d’entrée des données, dit Philipe Chartrand.

  • Certains mettent des tablettes à la disposition des patients pour qu’ils remplissent leur questionnaire.
  • D’autres affichent un code QR qui permet au patient de récupérer le questionnaire sur son téléphone.»

Les données, anonymisées et cryptées, sont conservées dans des serveurs d’Empego à Montréal.

  • Seuls les pharmaciens de la pharmacie peuvent accéder aux réponses des patients.

«Obtenir les réponses des patients en amont fait gagner aux pharmaciens un temps précieux, qu’ils peuvent consacrer à des tâches cliniques», explique Philippe Chartrand.


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Le modèle d’affaires: un logiciel vendu en tant que service.

  • Les pharmaciens propriétaires achètent une licence d’utilisation de la plateforme technologique d’Empego, à un prix moyen d’environ 300 $ par mois.
  • Tous les pharmaciens employés par l’établissement peuvent utiliser cette licence.

Où l’entreprise en est-elle actuellement?

  • «Nous aurons bientôt 100 pharmacies clientes, moins d’un an après le lancement de notre produit», se félicite Philippe Chartrand.
  • Empego a 7 employés, dont plusieurs ingénieurs.
  • Empego a été sélectionnée comme l’une des Révélations 2021 par Montréal inc. [découvrez nos portraits des autres Révélations 2021]

À surveiller:

D’ici la fin de 2022, Empego souhaite avoir implanté son logiciel dans 300 pharmacies.

  • Pour contexte, il y a au Québec environ 1900 pharmacies, mais dont certaines sont peut-être trop petites pour pleinement bénéficier du logiciel.

Même si l’entreprise se concentre sur le marché québécois pour l’instant, elle va explorer, par des projets-pilotes, comment son logiciel pourrait servir à des pharmacies dans d’autres provinces.

  • « C’est important de bâtir localement une base solide, mais il ne faut pas non plus trop retarder l’expansion nationale et internationale», dit Philippe Chartrand.
  • «On regarde notamment l’Alberta, où les pharmaciens jouent un rôle assez similaire à celui qu’ils ont au Québec.»

Empego va aussi lancer un deuxième module de son logiciel, pour permettre aux pharmaciens d’automatiser le suivi des dossiers des patients.

Comme l’entreprise génère déjà des revenus récurrents appréciables, le fondateur n’aura peut-être pas besoin de céder du capital-actions pour financer ces développements.

  • «Entre les bourses et subventions fédérales, provinciales et municipales, constate-t-il, il y a beaucoup d’argent disponible pour les entrepreneurs d’ici.»
Patrick Pierra