Explication
100 millions de Canadiens? Pas un objectif, assure le gouvernement Trudeau
Justin Trudeau (Source: Adam Scotti / Bureau du premier ministre)
- Depuis des années, le groupe de réflexion l’Initiative du siècle soutient que, si le Canada souhaite maintenir la croissance de son PIB et son influence sur la scène mondiale, il doit porter sa population à 100 millions avant la fin du siècle.
- Cette théorie a suscité cette semaine de vifs débats à Québec et Ottawa après avoir fait la Une des médias de Québecor. Or, le gouvernement fédéral dit que, contrairement à ce qu’affirme le Journal de Montréal, il ne s’est jamais fixé cet objectif.
Selon l’Initiative du siècle, si la population du Canada passait à 100 millions avant 2100, cela permettrait de:
- réduire «le fardeau» que constitue pour l’État le financement des soins de santé et de la sécurité de la vieillesse; et
- augmenter le nombre de travailleurs qualifiés et d’innovations, et le dynamisme de l’économie canadienne.
Pour parvenir à son objectif de 100 millions de Canadiens, le groupe de réflexion propose de:
- soutenir les Canadiens qui veulent avoir plus d’enfants, afin d’augmenter le taux de fécondité; et
- augmenter les seuils d’immigration.
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À Ottawa, le ministre de l’immigration Sean Fraser a assuré jeudi que la proposition de l’Initiative du siècle n’avait rien à voir avec la politique du gouvernement Trudeau.
- Justin Trudeau avait déjà démenti mercredi les allégations des médias de Québecor.
Le Bloc québécois a déposé une motion, qui sera soumise au vote lundi.
- Elle demande au gouvernement libéral de ne pas s’«inspirer» de la théorie de l’Initiative du siècle pour déterminer ses prochains seuils d’immigration.
- Les bloquistes affirment que porter la population à 100 millions aurait des impacts négatifs sur l’avenir de la langue française et le poids politique du Québec.
À Québec, François Legault a dit qu’il n’était pas question de suivre l’approche des 100 millions.
- Il a réitéré que c’est au Québec de fixer ses seuils d’immigration.
À l’Assemblée nationale, une motion du Parti québécois qui demandait au gouvernement Legault de s’opposer à l’Initiative du siècle, a été adoptée à l’unanimité.