Entrevue
Vague Omicron: à quoi peut-on s’attendre en début d’année 2022?
Le professeur André Veillette, immunologiste à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (Source: IRCM)
- Le nombre de cas Covid qui seront comptabilisés «va monter dans le plafond» mais il sera grandement sous-estimé, explique à InfoBref le professeur André Veillette, immunologiste à l’Institut de recherches cliniques de Montréal.
- Le professeur craint que, dès le début de l’année, les hôpitaux ne soient saturés et que de nouveaux délestages soient nécessaires. Il espère néanmoins que les travailleurs de la santé testés positifs à la Covid-19 ne seront appelés en renfort «qu’en dernier recours et avec des précautions».
«On commence à voir les impacts des rencontres de Noël», note André Veillette.
- Un nouveau sommet a été atteint dans la journée de mardi avec 13 149 nouveaux cas enregistrés en 24h.
- Mercredi, plus de 800 Québécois étaient hospitalisés à cause de la Covid.
La semaine prochaine, les rencontres du jour de l’An ajouteront encore de nouvelles infections, dit-il.
«Le nombre de cas va continuer à monter et les capacités hospitalières vont être atteintes, craint-il: il va falloir faire plus de délestages.»
«Plus ça va, moins les chiffres sont fiables» pour le nombre de cas:
- parce que les gens ne se font pas tester; ou
- parce qu’ils se testent à domicile avec des auto-tests dont les résultats ne sont pas comptabilisés.
Mais «le nombre d’hospitalisations, lui, va rester fiable».
- C’est ce nombre qu’il faudra une fois de plus surveiller, dit-il, notamment pour connaître la sévérité réelle du variant Omicron.
Les travailleurs positifs doivent-ils retourner au travail?
Le gouvernement a annoncé mardi que les travailleurs de la santé atteints de la Covid-19 qui sont asymptomatiques pourront, «sous certaines conditions», continuer à travailler [détails dans notre bulletin de mercredi].
«On ne peut pas laisser les gens mourir parce qu’il n’y a personne pour s’occuper d’eux», dit le professeur Veillette.
Il faudra prendre de grandes précautions, prévient-il. Il croit que ces travailleurs positifs:
- pourraient s’occuper de personnes moins à risque d’avoir des complications sérieuses, et peut-être d’autres patients Covid;
- mais devraient porter des masques N95 et se rendre au travail de manière sécuritaire, sans prendre le risque de transmettre le virus dans les transports en commun.