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Vaccins sur les réseaux sociaux: la mort fait cliquer

Mis à jour le 16 mai 2021
par Agence Science-Presse
Vaccins sur les réseaux sociaux: la mort fait cliquer

(Source: Pixabay)

  • Selon la radio publique américaine NPR, près d’un jour sur deux, c’est «une histoire sur quelqu’un qui meurt après avoir reçu un vaccin» qui a été parmi les articles les plus populaires sur les réseaux sociaux.
  • Au point d’introduire une distorsion: une personne qui s’informe dans les médias sociaux pourrait avoir l’impression que quelque chose de dramatique est en train de se passer. Or, selon les données des autorités sanitaires américaines, on a trois fois plus de chances d’être frappé par la foudre, souligne NPR. 

La compilation réalisée par NPR (en anglais) rappelle une dimension fondamentale de la désinformation: ce n’est pas juste l’information fausse qui est importante, c’est aussi sa dissémination et sa répétition.

En l’occurrence, l’information de départ peut même ne pas être entièrement fausse.

  • La personne est effectivement décédée peu de temps après avoir été vaccinée. 

Mais rien ne permet d’affirmer qu’il y a un lien.

  • Chaque jour, des millions de personnes meurent dans le monde: 8000 par jour aux États-Unis.

C’est pourquoi il est statistiquement inévitable dans une campagne de vaccination massive que certains vaccinés meurent dans les jours suivant leur injection.

Selon cette compilation, effectuée avec les données de la firme américaine Newswhip, «l’histoire vaccinale la plus populaire» est un article du journal Florida Sun Sentinel, repris par le Chicago Tribune, sur un médecin décédé quelques semaines après avoir reçu son vaccin.

  • Bien que l’article dise explicitement qu’aucun lien n’a été établi, il a généré 5 millions d’interactions sur Facebook et Twitter.

C’est une caractéristique de l’esprit humain, commente le professeur en sciences de la communication Deen Freelon: «mettre l’emphase sur les anecdotes haletantes, et balayer les statistiques qui sont beaucoup plus représentatives».


Agence Science-Presse