Jeune entreprise québécoise innovante

Nura Médical s’assure que les enfants reçoivent la bonne dose du bon médicament

Mis à jour le 20 nov. 2022
par Patrick Pierra
Nura Médical s’assure que les enfants reçoivent la bonne dose du bon médicament

Georgia Powell, cofondatrice et PDG de Nura.

  • L’agitation et la tension qui règnent dans l’urgence d’un hôpital peuvent causer des erreurs. Beaucoup d’enfants y sont victimes d’un type d’erreur fréquent: on ne leur injecte pas la bonne dose du médicament qu’ils doivent prendre.
  • La jeune pousse montréalaise Nura Médical a inventé un système qui règle ce problème: il évalue précisément le poids de l’enfant et calcule immédiatement la dose adéquate.

Le problème auquel s’attaque l’entreprise est l’inquiétant nombre d’erreurs de dosage de médicament dont sont victimes les enfants.

«En Amérique du Nord, dans les urgences des hôpitaux, un enfant sur trois reçoit un mauvais dosage», constate Georgia Powell, cofondatrice et PDG de Nura Médical.

Les causes de ces erreurs tiennent à plusieurs facteurs.

Le premier est une mauvaise évaluation du poids de l’enfant, parce que c’est le poids qui détermine la quantité de produit qu’on doit lui injecter.

«La méthode est de coucher l’enfant pour mesurer sa taille, puis de déduire son poids à partir d’un tableau de correspondance», explique Georgia Powell.

Cette méthode a plusieurs faiblesses.

Outre le fait que la correspondance n’est pas parfaite, l’information est souvent transmise oralement de la personne qui prend la mesure à celle qui doit ensuite calculer le dosage – cela dans un environnement qui peut être bruyant et tendu en réelle situation d’urgence.

«Avec toutes les étapes nécessaires actuellement, cela prend entre 5 et 7 minutes entre le moment où le médecin prescrit un médicament et celui où l’enfant le reçoit», dit Georgia Powell.

Mesure inexacte, mauvaise communication, erreur de calcul: tout cela fait que souvent, en fin de compte, le dosage est inexact.

«Ces erreurs peuvent créer du tort à l’enfant, allonger son temps d’hospitalisation, entrainer des soins supplémentaires, ou parfois même causer sa mort», note Georgia Powell.

Avec deux autres étudiants en maitrise de science en chirurgie expérimentale, Georgia a pu voir, lors d’un stage à l’hôpital, à quel point les méthodes actuelles étaient insuffisantes pour prévenir les erreurs.


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La solution imaginée par Nura Médical est un système complet: l’Assistant IV («IV» pour intraveineuse).

Sa première composante est un bracelet que l’on place autour du bras de l’enfant pour en mesurer la circonférence.

«Nous avons constaté que, entre 2 mois et 18 ans, il y a une excellente corrélation entre la circonférence de la partie supérieure du bras d’un enfant et son poids», explique Georgia Powell.

Le bracelet est connecté sans fil, par Bluetooth, à une application sur tablette.

Dès qu’une infirmière indique à l’écran le médicament prescrit, l’application calcule le dosage du produit selon le poids estimé de l’enfant.

Le modèle d’affaires est basé sur la vente du système aux services d’urgence des hôpitaux.

L’Assistant IV leur sera proposé sous la forme d’un service logiciel, avec un abonnement qui  pourrait être de l’ordre de 5 000 $ par mois.

Le marché est important: en Amérique du Nord, il y a 6500 hôpitaux, dont 5400 qui offrent des services d’urgence.

Au-delà de l’urgence, le produit pourrait aussi être utilisé dans des ambulances, et peut-être même pour des adultes.


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Actuellement, Nura Médical est en phase de pré-commercialisation.

  • Elle mène des tests cliniques à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
  • En parallèle, elle revoit l’ingénierie de son bracelet, pour définir de quelle façon exactement il va être produit.

L’entreprise compte 6 employés. Elle fait partie des 20 jeunes pousses sélectionnées cette année dans le programme Bourse+ de Startup Montréal. [Découvrez d’autres jeunes entreprises québécoises innovantes soutenues par cet organisme et par d’autres.]

Prochaines étapes pour Nura:

  • L’entreprise se prépare à faire approuver son système par les autorités réglementaires au Canada et aux États-Unis.
  • Elle mène actuellement un tour de financement d’amorçage pour lui permettre de lancer son produit.
  • Elle prévoit de réaliser ses premières ventes d’ici la fin de 2023.
Patrick Pierra