Jeune entreprise québécoise innovante

Collogh facilite le traitement de l’insuffisance rénale chronique

Publié le 28 août 2022
par Patrick Pierra
Collogh facilite le traitement de l’insuffisance rénale chronique

Collins Oghor, cofondateur et PDG de Soins Collogh / Collogh Cares

  • En Amérique du Nord, plusieurs dizaines de millions de personnes souffrent d’insuffisance rénale chronique. Avoir cette maladie met un patient à risque de subir une insuffisance rénale terminale, qui peut entrainer la mort. Mais l’IRC chronique n’est pas facile à détecter, et sa progression est difficile à suivre.
  • Une jeune pousse de Montréal, Soins Collogh, a conçu une trousse complète d’outils numériques pour aider à traiter les patients d’IRC chronique et améliorer leur qualité de vie.

Le problème auquel s’attaque l’entreprise est la difficulté de prendre en charge l’insuffisance rénale chronique (IRC) dans sa forme avancée.

«Un adulte américain sur 7 – soit 37 millions d’individus – souffre d’IRC, explique Collins Oghor, cofondateur et PDG de Soins Collogh (Collogh Cares). Cette maladie peut mener à une insuffisance rénale terminale, qui tue chaque année 90 000 Américains – soit plus que les cancers du sein et de la prostate combinés.»

Pourtant, dans 80% des cas, on peut prévenir la forme aigüe de la maladie en traitant et en surveillant de près l’évolution de sa forme chronique.

Le problème est que l’IRC n’est pas facile à détecter.

  • Dans ses premiers stades, elle n’a pas de symptômes distincts, de sorte que la plupart des gens qui ont la maladie l’ignorent.
  • Or, dès qu’elle atteint le 3e de 5 stades, un stade avancé, elle doit absolument être traitée de façon continue pour ne pas dégénérer davantage.

Au-delà de la santé humaine, l’enjeu économique est énorme: l’insuffisance rénale coute aux États-Unis 500 milliards $US par an.


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La solution conçue par Collogh Cares est un dispositif à 3 composantes:

D’abord, une série de capteurs, tels que des bracelets-moniteurs d’activité, permettent au patient de prendre à domicile chaque jour des mesures pertinentes, dont celle de la pression sanguine.

Ensuite, une application mobile agit comme un coach qui accompagne le patient dans sa vie quotidienne.

«L’IRC est une maladie liée au mode de vie, dit Collins Oghor. Pour la traiter, il faut donc influencer le mode de vie du patient pour l’aider à améliorer son alimentation, faire plus d’exercice, et gérer son stress.»

  • L’application mobile analyse les données et suggère au patient des changements de comportement adaptés à son état.
  • Elle rappelle au patient ce qu’il doit faire dans la journée: médicaments à prendre, exercices à faire, régime alimentaire à suivre.
  • Elle lui fournit aussi de l’information pédagogique sur la maladie, et vérifie par des questionnaires sa compréhension ainsi que son adhésion au traitement.

Enfin, un portail web permet aux médecins et infirmières qui suivent le patient de vérifier qu’il respecte son plan de traitement, de surveiller l’évolution de ses indicateurs de santé, et d’être alertés si un indicateur dépasse un niveau acceptable.


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Le modèle d’affaires est basé sur l’économie que l’accompagnement virtuel des patients fait faire aux assureurs.

«Aux États-Unis, le traitement d’une personne qui souffre d’insuffisance rénale terminale et doit subir régulièrement des dialyses leur coute en moyenne 150 000 $ par an, dit Collins Oghor. C’est 10 fois plus que les autres personnes.»

Collogh Cares va facturer un tarif mensuel aux assureurs pour chaque patient qui bénéficie de sa trousse de services, et réduit ainsi le risque que sa maladie chronique se transforme en maladie aigüe.

Actuellement, l’entreprise emploie 3 personnes à temps plein et une demi-douzaine d’autres à temps partiel.

Après 2 ans de travail, Soins Collogh termine une première version de ce qu’on appelle un produit minimum viable (PMV), c’est-à-dire assez fonctionnel pour être testé en conditions réelles.

L’entreprise a obtenu jusqu’ici un financement de préamorçage de 200 000 $US.

Elle fait partie des 20 jeunes PME sélectionnées cette année dans le programme Bourse+ de Startup Montréal[Découvrez d’autres jeunes entreprises québécoises innovantes rencontrées par InfoBref.]

Prochaines étapes:

Dès qu’elle aura terminé son PMV, Collogh Cares entreprendra des discussions avec des assureurs américains pour mener avec eux des projets pilotes.

Pour continuer son développement, l’entreprise prévoit de conclure bientôt une deuxième tranche de financement de préamorçage.

Patrick Pierra