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Hydrogène gris, bleu ou vert: quelle forme va-t-on privilégier?

Mis à jour le 11 août 2022
par Johanna Sabys
Hydrogène gris, bleu ou vert: quelle forme va-t-on privilégier?

(Source: Shell Canada)

  • La demande mondiale en hydrogène est appelée à décupler d’ici 2050, parce que la plupart des grandes puissances économiques veulent décarboniser leur économie. Si ce virage se réalise, il pourrait bénéficier à l’ensemble du secteur énergétique canadien, des pétrolières de l’Ouest aux producteurs d’énergie propre comme Hydro-Québec.
  • Coup sur coup, le gouvernement du Canada puis celui du Québec ont dévoilé les grandes lignes de leur stratégie pour profiter de ce boom anticipé de la demande en hydrogène. Toutes les formes d’hydrogène n’ont pas la même valeur environnementale: Ottawa parie sur l’hydrogène bleu et vert, Québec se concentre sur le vert.

On distingue l’«hydrogène gris», l’«hydrogène bleu» et l’«hydrogène vert» selon la façon dont il est produit.

L’hydrogène gris est produit à partir de gaz naturel.

  • Cette méthode est utilisée pour 70% de tout l’hydrogène produit de façon industrielle dans le monde, selon l’Agence internationale de l’énergie.
  • Ses plus grands consommateurs sont généralement aussi ses producteurs: les pétrolières, qui l’utilisent dans le raffinement du pétrole.
  • L’hydrogène gris n’est pas une source d’énergie propre puisqu’il émet énormément de CO2 au moment de sa production.

L’hydrogène bleu est aussi extrait du gaz naturel. Mais la façon dont il est produit le rend moins polluant que l’hydrogène gris.

  • Grâce à la captation et à la séquestration du carbone qui accompagnerait sa production, cette forme d’hydrogène peut ne produire que de très faibles émissions polluantes.

La captation et la séquestration du carbone fonctionnent. Mais elles sont très peu répandues: 

  • 16 sites dans le monde les appliquent de façon industrielle. 
  • Ils captent seulement 1% des émissions de carbone du secteur énergétique qu’il faudra éliminer pour atteindre en 2030 les objectifs de l’Accord de Paris.

L’Alberta veut aider son industrie pétrolière et gazière à faire la transition vers l’hydrogène bleu pour assurer sa croissance à long terme.


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L’hydrogène vert est produit à partir d’eau et d’une source d’électricité.

  • C’est la forme la plus propre d’hydrogène. 
  • Elle l’est encore plus si l’électricité utilisée provient d’une source renouvelable, comme l’éolien, le solaire ou l’hydroélectrique.

L’hydrogène vert est la forme privilégiée par le gouvernement du Québec: il a accordé à la «filière hydrogène» une première aide de 15 millions $ pour faire de la province un des principaux producteurs dans le monde en 2030.

Le Canada mise sur l’hydrogène bleu et vert, sans en privilégier un plus que l’autre, pour devenir un des principaux producteurs d’hydrogène dans le monde. 

  • Ce n’est pas gagné d’avance, constatait le cabinet McCarthy Tétrault à la fin 2020: 18 pays représentant 75% de l’économie mondiale avaient déjà une stratégie de développement de l’hydrogène l’an dernier.
  • Le Canada devra stimuler la demande domestique; ou alors il devra produire rapidement un hydrogène assez abordable pour être exporté en Europe et en Asie, où la demande est déjà en croissance.
Johanna Sabys