Les entreprises canadiennes ont accumulé 130 milliards $ en liquidités excédentaires l’an dernier. Serviront-ils à la relance?

Publié le 15 avr. 2021
par Alain McKenna
Les entreprises canadiennes ont accumulé 130 milliards $ en liquidités excédentaires l’an dernier. Serviront-ils à la relance?

(Source: Unsplash)

  • Les entreprises canadiennes ont mis de côté durant la pandémie un montant encore plus important que celui – estimé à 100 milliards $ –épargné par les ménages canadiens, estime l’économiste en chef de la CIBC Benjamin Tal.
  • La façon dont les entreprises réinvestiront – ou pas – cet argent aura un impact majeur sur la croissance de l’économie canadienne après la pandémie.

Le total de 130 milliards $ correspond aux montants que les entreprises canadiennes ont reçus l’an dernier, qu’elles détiennent dans une banque canadienne et qui ne servent pas à financer leurs activités quotidiennes. Ces montants viennent notamment de leurs profits et de l’aide reçue des gouvernements.

Les liquidités excédentaires des entreprises sont à un niveau record. Elles sont 20% plus élevées qu’il y a un an.

«On s’attend à ce que les ménages dépensent une bonne partie de l’épargne accumulée en 2020. Les entreprises sont assises sur encore plus d’argent mais risquent de dépenser beaucoup moins», indique la CIBC dans une note aux investisseurs.

Pourquoi?

  • D’abord, parce qu’une partie de cet argent a été obtenue dans le cadre de prêts d’urgence que les entreprises devront bientôt rembourser.
  • Ensuite parce que, selon la CIBC, deux entreprises sur trois qui ont vu leurs liquidités excédentaires augmenter l’an dernier n’auront pas besoin d’investir à court terme.

Plusieurs entreprises ont mis l’aide fédérale d’urgence dans leurs poches et n’ont pas de projet pour l’investir après la crise, conclut la CIBC.

Ottawa pourrait être tenté d’adopter des mesures fiscales pour les décourager de laisser dormir cet excédent de liquidités.

  • Sinon, la CIBC croit qu’il y aura un déséquilibre entre les entreprises qui ont un réel besoin d’investir mais qui n’en ont pas les moyens, et celles qui ne savent pas quoi faire de leurs liquidités.
Alain McKenna