Entrevue
Les 65 ans et plus peuvent-ils résoudre la pénurie de main-d’œuvre?
Mis à jour le 14 mai 2022
Publié le 9 déc 2021

(Source: Steve Buissinne / Pixabay)
- En 2040, le Québec pourrait compter deux fois plus de personnes de 75 ans qu’actuellement. Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) redoute 2 conséquences de cette évolution: une diminution de la main-d’œuvre disponible et un ralentissement de la croissance économique.
- Pour se préparer au pire, le CPQ propose que le gouvernement offre des incitatifs pour encourager les personnes de 65 ans et plus à demeurer plus longtemps sur le marché du travail. Mais cette solution n’est pas la seule avenue, explique à InfoBref Jean-Claude Bernatchez, professeur titulaire en relations industrielles à l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Pour retenir les plus de 65 ans sur le marché du travail, le CPQ propose:
- d’améliorer le crédit d’impôt pour prolongation de carrière;
- de permettre l’arrêt des cotisations au Régime des rentes du Québec (RRQ) après 65 ans; et
- d’offrir une réduction des cotisations salariales pour les employeurs de ces travailleurs.
Mais le travail au-delà de 65 ans n’est pas une solution miracle, selon Jean-Claude Bernatchez.
D’abord, l’âge est un facteur limitatif pour plusieurs types d’emplois.
- «Travailler au-delà de 65 ans, c’est parfait, mais on ne peut pas tout régler par des salaires, estime-t-il. On doit aussi tenir compte des contraintes de travail.»
- Il note qu’il est moins facile pour les 65 ans et plus de continuer à travailler dans des emplois qui imposent des contraintes physiologiques, par exemple le travail en abattoir ou les travaux de voirie.
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La solution à la pénurie de main-d’œuvre passe par une approche multidimensionnelle, croit Jean-Claude Bernatchez.
Selon lui, les entreprises devront:
- réaménager l’organisation du travail et les conventions collectives en fonction d’une main d’œuvre plus âgée;
- davantage se robotiser; et
- davantage faire appel aux travailleurs étrangers.