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Analyse POLITIQUE

Reconfinement et couvre-feu: est-ce vraiment, vraiment le dernier effort?

Mis à jour le 10 janv. 2021
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Reconfinement et couvre-feu: est-ce vraiment, vraiment le dernier effort?

(Photo Chris Liverani/Unsplash)

  • L’imposition d’un couvre-feu pour limiter la propagation du virus de la Covid-19 est une première au Québec. Le signe d’une situation devenue hors de contrôle.
  • François Legault, jusqu’ici «bon père de famille», se fait «Père Fouettard» pour réinstaurer l’esprit de discipline de la première vague au printemps dernier.

Le juste équilibre a toujours caractérisé le plan de campagne du premier ministre pour freiner la propagation de la pandémie. Avant d’imposer un couvre-feu, à chacune de ses interventions, on pouvait constater son souci de:

  • mobiliser ses concitoyens sans outrepasser leur capacité à accepter les sacrifices exigés d’eux – trop demander pouvait créer l’effet inverse;
  • épargner les secteurs d’activités les plus vitaux au plan économique et au plan social – dans la mesure du possible, la vie devait continuer afin de préserver le moral de la population.

Tout au long du mois de décembre, on a vu Legault ses déchirements personnels.

  • Dans un premier temps, il a cherché à relâcher la pression pour le temps des fêtes. Lui-même disait avoir besoin de se retrouver avec les siens à Noël.
  • Mais il dut se plier aux demandes de la Santé publique et interdire les regroupements en cette fin d’année.

Ce fut un coup d’épée dans l’eau! Le virus l’emporta haut la main, sa course étant facilitée par la multiplication des rencontres en dépit des injonctions gouvernementales.

Un Québécois sur deux aurait effectué «une» visite à des parents et à des amis, selon un sondage de la maison Léger pour le compte de l’Association des études canadiennes. Une transgression que les sondeurs soupçonnent être plus élevée que ce que les personnes sondées ont reconnu.

Cela a sans doute un lien avec le sentiment d’impuissance que ces mêmes personnes entretiennent quant à la capacité d’endiguer la propagation du virus.

Seulement 33% des Québécois ont confiance qu’on pourra limiter la contagion dans les prochaines semaines.

Comme s’ils croyaient moins qu’avant que «ça va bien aller».

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Le bon père de famille s’est fait autoritaire cette semaine avec un nouveau confinement et ce couvre-feu imposés pour un mois. Désormais, les Québécois seront contraints à participer à l’effort collectif par les limites imposées à la libre-circulation des personnes.

Cet autre ultime effort, sera-t-il vraiment le dernier?

  • Certains le croient dans la sphère scientifique, comme Benoît Mâsse, chef de l’Unité de recherche appliquée au CHUM.
  • D’autres en doutent. Du moins, ils auraient souhaité que des secteurs comme la construction et le manufacturier voient aussi leurs activités réduites.

La campagne de vaccination sera déterminante pour la suite des choses.

Une fois les plus de 65 ans vaccinés, la pression sur le système de santé diminuera puisque c’est la partie de la population le plus gravement atteinte.

Mais le virus continuera de se répandre et ses «variants» pourraient causer des dommages aujourd’hui insoupçonnés. Les moins de 65 ans pourront se voir imposer, de nouveau, un ultime effort.

Avant d’être libéré de toutes contraintes, il faudra du temps.

François Legault lui-même disait ce jeudi espérer être «capable, d’ici la fin de l’année, de revoir ses proches et d’avoir une vie plus normale».

Comprenons que ce virus sera présent dans nos vies pendant encore bien des mois.

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Bernard Descôteaux