Conseils pour vos FINANCES
3 fausses bonnes idées pour préparer sa retraite
[crédit photo: Ayo Ogunseinde | Unsplash]
- Régulièrement, dans cette chronique, je déboulonne des mythes financiers tenaces.
- Les fausses bonnes idées sont dans une classe à part. Elles sont séduisantes et paraissent pertinentes à première vue, mais elles ne résistent pas à l’épreuve des faits. En voici trois qui pourraient rendre votre retraite bien triste.
1 ) Prendre sa rente pour la placer dans un REER ou CELI
Si un segment de la planification financière fourmille d’interprétations boiteuses, c’est bien du côté de Retraite Québec. Contrairement à nos épargnes en REER et CELI, on ne peut pas «jouer» à volonté avec nos rentes provinciales.
À quelques occasions, on m’a envoyé une variation de cette phrase: «Je travaille encore, je n’ai pas besoin de mes rentes, mais je veux les retirer pour replacer le montant dans un CELI ou dans un REER.»
À première vue, le projet semble logique.
Sauf que… les rentes sont imposables.
- Par exemple, si votre taux marginal est de 40%, un revenu mensuel de 1000 $ ne vous laissera que 600 $ net.
- Même si vous placez ce montant dans un REER, votre remboursement de 240 $ ne réussira pas à combler l’érosion fiscale.
À moins que votre espérance de vie ne soit sérieusement réduite en raison d’une maladie sérieuse, ce fling flang n’est pas rentable.
Si vous avez quand même des doutes, faites faire une évaluation personnalisée par un professionnel comme un CPA ou un planificateur financier.
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2 ) Miser sur la valeur de sa maison
Autre phrase standard que j’entends: «Je ne mets pas d’argent dans les REER et CELI, parce que ma maison sera mon fonds de pension.»
Cette déclaration en rassure plus d’un, mais elle comporte une part de risque important.
D’abord, rien ne peut nous garantir que dans l’avenir, vous réussirez à revendre votre propriété avec profit tout en vous logeant pour moins cher.
Pensez à la poussée de croissance des biens immobiliers de la dernière décennie.
J’ai été témoin de la déception de quelques ainés qui ont vendu leur maison en région et ont déménagé autour de Montréal pour se rapprocher de leurs enfants et petits-enfants.
- Le profit de la vente de leur maison en milieu rural a fondu comme neige au soleil.
- Ils n’ont réussi à se constituer qu’une maigre rente de quelques centaines de dollars par mois.
Compter uniquement sur la valeur de «l’équité de sa maison» pour financer ses vieux jours est un pari audacieux.
- C’est rarement suffisant.
- Après tout, l’immobilier aussi connait des cycles de hausses et de baisses impossibles à prévoir.
Pour aller plus loin, lisez Pourquoi une maison n’est pas un fonds de pension
3 ) Concentrer son épargne retraite dans une police d’assurance vie universelle ou permanente
Ce n’est pas non plus une bonne idée.
Il y a quelques années, un humoriste bien connu me confiait que puisqu’il était chicken et avait peur du risque.
Il avait investi toutes ses économies dans un triplex et dans des polices d’assurance vie avec valeur de rachat.
Il n’avait aucun CELI, REER, ni REEE pour son enfant.
Son voisin vendeur d’assurances lui avait vanté un stratagème qui consiste:
- à capitaliser au maximum des contrats d’assurance;
- puis, rendu à la retraite, à emprunter auprès d’une banque les sommes dont on a besoin annuellement.
Les montants obtenus d’emprunts n’étant pas taxables, il s’attendait à faire l’affaire du siècle.
Le problème est que cette stratégie le privait de liquidité importante pendant sa vie active.
On pouvait y voir des avantages avec des taux d’emprunt très faibles comme 3 ou 4%. Mais cela est du passé.
L’humoriste a récemment déchanté quand on lui a présenté des graphiques montrant que son taux d’emprunt s’établit à 8% alors que ses valeurs de rachat ont obtenu à peine 4% par année. Il ne rit plus.
Les stratégies de capitalisation dans des polices d’assurance sont pertinentes comme un complément, si et seulement si les REER, CELI et REEE sont maximisés.
- Elles ne devraient jamais être le fondement de votre planification de retraite.
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