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Analyse POLITIQUE

Faut-il croire les politiciens en temps d’élection?

Mis à jour le 21 août 2021
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Faut-il croire les politiciens en temps d’élection?

[crédit photo: Tumisu | Pixabay]

  • En campagne électorale depuis à peine quelques jours, les partis politiques font surenchère de promesses. À les croire, des lendemains qui chantent nous attendent.
  • Le chef conservateur Erin O’Toole est celui qui est le plus prodigue de promesses. Il lui faut rattraper Justin Trudeau qui, depuis des mois, fait campagne depuis sa tribune gouvernementale.

Le premier ministre libéral a voulu cette élection à ce moment-ci, parce qu’il entrevoit sa réélection avec une solide majorité.

Une avance de quelque cinq points des intentions de vote le favorise.

Néanmoins, les électeurs veulent voir avant de s’engager.

  • Un Canadien sur deux est ouvert à l’idée d’un changement de gouvernement selon un sondage Léger.
  • Les Canadiens sont aussi divisés quant à savoir qui est le plus apte à mener le Canada vers un rétablissement économique.

Erin O’Toole a voulu d’entrée de jeu profiter de ce doute dans l’esprit des électeurs en présentant sa plateforme électorale dès le deuxième jour de la campagne.

Promesse phare, un million d’emplois pour récupérer en un an les emplois perdus dans la pandémie.

Tout y est dans les 180 pages de son «Plan de rétablissement du Canada»: environnement, financement de la santé, déclaration unique d’impôts pour les Québécois, même un rabais Covid-19 dans les restaurants.

Erin O’Toole s’inspire du «Petit livre rouge» de Jean Chrétien de 1993.

  • Après huit ans de gouvernement Mulroney marqué d’épisodes de corruption, il proposait aux électeurs un contrat moral en dévoilant ses intentions en début de campagne.

Ce plan conservateur porte l’empreinte d’Erin O’Toole.

  • Sa photo, sur une pleine page en couverture, nous dit que ce programme est le sien et qu’il n’est pas soumis à l’influence des factions climato-sceptiques et pro-vie de son parti.

Avec cette feuille de route claire, le chef conservateur espère éviter les pièges tendus à son prédécesseur, Andrew Scheer, en 2019.


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Les libéraux, pour leur part, publieront plus tard leur programme complet.

  • Leur stratégie est de continuer à dévoiler au jour le jour des promesses et des engagements.

Riches d’une cagnotte de 101 milliards $ pour la relance économique tirée du budget du printemps dernier, ils ont le luxe de promettre beaucoup.

Leur promesse phare est le financement de places de garderies à 10 $ par jour. Coût: 30 milliards $ en 5 ans.

Les conservateurs proposent plutôt un crédit d’impôt remboursable aux familles et ils annuleraient les ententes déjà signées avec certaines provinces.

On ne saurait trouver meilleure illustration des visions contrastées qui différencient ces deux partis.

  • L’un promet des services et l’autre, un chèque.

Ces engagements des conservateurs et des libéraux doivent être pris avec un grain de sel.

  • Reste à savoir en effet combien leur mise en œuvre coûtera.
  • Cette partie de l’exercice, encore à venir, peut faire toute la différence quant à la confiance que les électeurs accordent aux politiciens.

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Les électeurs ne sont pas dupes.

Ils savent bien qu’une campagne électorale est une opération de séduction où les policiers ne leur disent pas tout.

Ils savent qu’au lendemain des élections surviennent des reniements.

Au cours de ses six années au gouvernement, Justin Trudeau nous en a offert quelques-uns:

  • abandon de la réforme du mode de scrutin;
  • réduction des subventions aux pétrolières devenue augmentation;
  • contrôle limité des armes à feu.

La sagesse populaire, un brin cynique, ne dit-elle pas que les promesses électorales sont comme la météo? On ne peut pas toujours s’y fier.

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Bernard Descôteaux