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Analyse POLITIQUE

Une crise du logement se prépare à Montréal

Mis à jour le 14 mai 2022
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Une crise du logement se prépare à Montréal

(Photo Unsplash)

  • Se loger à prix abordable est devenu une affaire complexe, peu importe que l’on cherche un logement ou une maison. Rien ne semble pouvoir contenir l’inflation galopante des prix.
  • Cette pression des prix se ressent partout au Québec, mais particulièrement à Montréal où une nouvelle crise du logement se prépare pour la période des déménagements du 1er juillet.

Un sondage Angus Reid faisait état cette semaine de l’exaspération des citoyens devant les prix «déraisonnablement élevés» du marché immobilier. La croissance des transactions donne le tournis:

  • Le prix médian d’une unifamiliale au Québec est maintenant de 460 000 $, soit 100 000 $ de plus qu’il y a un an.
  • 16 020 transactions ont eu lieu en février, soit 47% de plus qu’en février 2019.

D’une région à l’autre, le nombre des transactions a considérablement varié en un an:

  • Laurentides: +89%
  • Montérégie: +34%
  • Laval: +25%
  • Montréal: +7 %

Cette inflation du prix des maisons crée inévitablement une pression sur le prix des logements à louer.

Montréal connaît une situation paradoxale.

  • Son taux d’inoccupation, qui n’est que de 2,7%, est au seuil du taux d’équilibre du marché.
  • Au centre-ville, ce taux est même de 10,2 %.
  • Dans des quartiers comme Outremont–Mont-Royal et Côte-des-Neiges, il est de plus de 4%.

Les Montréalais devraient donc pouvoir se loger à un prix raisonnable. Du moins, en principe.

La réalité est toutefois plus complexe.

Lorsqu’il s’agit de logement à prix abordable, le taux d’inoccupation chute à 1,6%.

Sur le terrain on constate que l’offre se restreint alors qu’une vague de «rénovictions» chasse les locataires de logements abordables pour les rénover et faire augmenter les prix.

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Le loyer moyen mensuel à Montréal est de 903 $ selon la SCHL. Cela représente une hausse de 4,2 % sur l’an dernier.

Mais ceux qui sont à la recherche d’un logement paieront plus.

Le Devoir a analysé les prix affichés sur 3000 annonces publiées sur Kijiji. Il établit la moyenne des loyers offerts à 1310 $ par mois. On est loin de l’abordabilité.

Une nouvelle «crise du logement» lors de la période des déménagements du 1er juillet apparaît inévitable. Plusieurs risquent de rester sur le carreau.

Survenant en plein cœur de la campagne à la mairie, elle incitera les candidats à jouer au à-qui-la-faute.

Les administrations municipales n’ont pas de réels pouvoirs sur le marché de l’habitation. Si elles ne peuvent jouer les arbitres, elles peuvent néanmoins agir.

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Valérie Plante avait ainsi pris des engagements forts en 2017:

  • construire 12 000 logements sociaux et abordables; et
  • forcer les promoteurs immobiliers à faire leur part pour la mixité sociale en habitation.

Le premier engagement n’a été que partiellement tenu.

Quant à son règlement surnommé le 20/20/20, il n’est en vigueur que depuis le 1er avril.

Projet Montréal maintiendra cette approche lors d’un deuxième mandat.

Ensemble Montréal, où Denis Coderre est de retour, aura une vision à l’opposé de tout interventionnisme. Il a d’ailleurs voté contre l’adoption du 20/20/20.

Les élections municipales auront lieu le 7 novembre.

L’accès au logement et à la propriété demeurera d’ici là un enjeu majeur pour les Montréalais. Denis Coderre et Valérie Plante ne pourront l’éviter.

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Bernard Descôteaux