Conseils pour vos FINANCES
Comment freiner l’inflation?
(source: Sippakorn Yamkasikorn / Unsplash)
- À 4,4%, l’inflation annuelle au Canada a atteint en septembre un sommet inégalé depuis 18 ans. Même en excluant le prix du carburant, l’inflation est de 3,5%. Doit-on s’en inquiéter?
- Pour amoindrir l’impact, le consommateur peut certainement être plus attentif à ses comportements, mais les gouvernements ne doivent pas rester les bras croisés.
La résurgence de l’inflation était prévisible.
- Les médias en parlent abondamment depuis plus d’un an.
L’an dernier, à cause de la pandémie, on a carrément freiné la mobilité des populations, et limité le transport de nombreux produits de consommation courante et d’aliments de base.
Une grande partie de l’économie a été mise au neutre.
- Des usines ont cessé de produire.
- On a immobilisé des machines qui peuvent prendre des semaines avant de pouvoir repartir à une cadence normale.
- Cela a affecté, par exemple, la disponibilité des matériaux de construction et celle des composantes pour la fabrication de voitures.
L’arrêt brusque des chaines de production de nombreux secteurs a eu un effet domino.
On n’a pas encore fini d’analyser les impacts sociaux et économiques de la pandémie que, déjà, on doit tenter de freiner cet autre virus que représente l’inflation.
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Les trois piliers de l’inflation
L’inflation s’est manifestée principalement dans le prix des maisons, dans celui des aliments, et à la pompe.
Le consommateur peut bien reporter certains achats ou se tourner vers des produits et services moins onéreux.
Mais il lui est impossible d’éviter l’impact sur son portefeuille du coût des carburants.
- Depuis 12 mois, le prix du litre d’essence a bondi de près de 50%.
- Une famille qui dépensait en moyenne 400 $ en carburant par mois, doit maintenant y consacrer 200 $ de plus.
Alors, on coupe où?
- Dans l’épicerie? Impossible.
- Dans les frais de scolarité? Certainement pas.
Avant de couper dans les dépenses de vêtements, sorties, cadeaux, soins de santé… le réflexe courant sera de couper dans l’épargne. S’il y en a.
Face à la pandémie, les gouvernements ont répondu rapidement avec une panoplie de mesures d’urgence.
L’inflation étant une conséquence directe de la pandémie et des mesures d’aide pour y faire face, Québec et Ottawa doivent répondre fermement aux menaces inflationnistes.
Pour le coût du carburant, les gouvernements devraient revoir la taxation du litre d’essence.
En voici les principales composantes:
- Taxe d’accise (fédérale): 10 cents le litre
- Taxe sur carburant (Québec): 19,2 cents le litre
- Taxe sur l’essence (grand Montréal): 3 cents
- TPS et TVQ qui s’appliquent sur le total, même sur les autres taxes
Selon CAA Québec, cette taxation explique, «pratiquement à [elle] seul[e], les différences de prix considérables qu’on peut constater entre le Québec et les États-Unis, et même avec les autres provinces».
- «Les taxes représentent en fait, après le prix du brut, la deuxième plus grande composante du prix à la pompe.»
Les élus sont en position d’alléger le fardeau financier des automobilistes. Ils pourraient:
- réduire de moitié toutes les taxes sur l’essence; et
- en profiter pour éliminer l’aberration qui consiste à ajouter la TPS et la TVQ sur les autres taxes.
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En immobilier, le fédéral devrait éliminer l’exemption fiscale du gain en capital sur les transactions pour une résidence principale lorsque la détention est inférieure à 36 mois.
- Taxer pleinement la spéculation dans le secteur de l’habitation est devenu urgent.
Dans le secteur agroalimentaire, les gouvernements devraient favoriser l’accroissement de la productivité par l’achat d’équipement de pointe, par des crédits d’impôt ou des aides spéciales et ponctuelles.
- Il est urgent que le Québec devienne moins dépendant des importations.
Pour aller plus loin, lisez: L’inflation vous inquiète? Voici comment vous en protéger [paru en mars]
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