Conseils pour vos FINANCES
La répartition 60% actions / 40% obligations doit être repensée
[crédit photo: StockSnap | PIxabay]
- La forte volatilité des marchés depuis deux ans nous oblige à revoir la répartition optimale entre les différentes catégories d’actifs dans nos portefeuilles Reer et Céli.
- Traditionnellement, un portefeuille équilibré comptait 60% d’actions et 40% d’obligations. En temps normal, lorsque les actions culbutent, les obligations prennent de la valeur. Mais ce ne fut pas le cas en 2021 et 2022. Cela m’amène à proposer une nouvelle répartition.
Les investisseurs nerveux ou qui sont à moins de 10 ans de la retraite cherchent maintenant à imiter les grands fonds de pension:
- Comme ces fonds, ils aimeraient bien pouvoir compter sur des actifs dont la performance est peu corrélée avec celles actions et des obligations, et qui donnent en même temps une réelle protection contre l’inflation.
Cette catégorie d’actifs non traditionnels est généralement appelée «placements alternatifs».
Elle comprend entre autres:
- les fonds et fiducies en immobilier
- les infrastructures (ports, aéroports, centrales de production d’énergie, etc.)
- le crédit privé
- les placements privés, dans des entreprises non cotées en bourse [voir ma chronique Comment réduire le risque grâce aux placements privés (aout 2022)]
- le capital de risque privé
- les contrats à terme sur marchandises et denrées
- les forêts et terres agricoles
- les fonds de couverture (hedge funds)
- les billets liés
Depuis trois décennies, les caisses de retraite n’ont cessé de gonfler la proportion de placements alternatifs de leurs bas de laine car, d’évidence, ils permettent de produire des rendements dans tous les environnements de marché, et ce, peu importe l’étape du cycle économique que nous traversons.
De plus, l’absence de synchronisme entre ces placements d’une part et les actions et obligations d’autre part permet de diminuer le risque tout en augmentant le rendement.
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Les placements alternatifs sont devenus plus accessibles
Bonne nouvelle pour les particuliers: il n’est plus besoin d’avoir des millions $ pour pouvoir acheter des placements alternatifs.
À peu près toutes les grandes institutions et fournisseurs de fonds communs de placement et de FNB proposent maintenant des produits de gestion alternative destinés au marché du détail, c’est-à-dire aux investisseurs individuels comme vous, alors que ces produits étaient auparavant réservés aux investisseurs institutionnels et aux investisseurs accrédités, fortunés ou à très hauts revenus.
- On trouve désormais des placements alternatifs pour lesquels le montant minimum à investir est inférieur à 5 000 $.
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Quelles proportions de quelles catégories d’actifs doit-on détenir?
La Caisse de dépôt et placement du Québec détient en placements alternatifs plus de 40% de son magot de 392 milliards $.
- Ces placements sont concentrés en immobilier, infrastructure et placements privés.
Les fonds de dotation de plusieurs universités américaines consacrent même plus de 50% de leurs avoirs aux placements alternatifs.
Mais certains de ces placements sont beaucoup moins liquides que les titres de participation et les titres à revenus fixes.
Par conséquent, un investisseur individuel ne devrait pas détenir une aussi grande proportion en actifs non traditionnels qu’un investisseur institutionnel comme la CDPQ.
Un nouvel équilibre à 55/25/15/5
Je suis d’avis que les particuliers ayant un profil de tolérance à la volatilité qualifié d’«équilibré» devraient dorénavant détenir un portefeuille 55/25/15/5.
Ces chiffres correspondent à:
- 55% en actions
- 25% en revenus fixes (principalement des obligations)
- 15% en placements alternatifs
- 5% en liquidité à rendement élevé
Évidemment, comme certaines catégories feront mieux que d’autres d’une année à l’autre, il faudra rééquilibrer ce portefeuille, idéalement chaque semestre, afin de revenir aux proportions cibles.
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Attention aux actions des pays en émergence
Jusqu’à récemment, on suggérait souvent d’inclure dans un portefeuille diversifié jusqu’à 10% en titres de marchés émergents.
- Or, au 31 octobre, l’indice MSCI des marchés émergents était en recul de près de 30% depuis le début de l’année 2022.
- Le repli annualisé est de -4,42% depuis 3 ans, et de -3,1% depuis 5 ans.
L’instabilité politique en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique latine augmente sensiblement le risque de devise et affaiblit la notation de crédit de plusieurs États de ces régions.
Les actions des marchés émergents conviennent mieux aux investisseurs dynamiques, voire audacieux, ayant un horizon de placement supérieur à 10 ans.
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