Conseils pour vos FINANCES
Plus d’éducation financière pour moins d’anxiété
[crédit photo: Sander Sammy | Unsplash]
- Les résultats d’un récent sondage de la Banque Manuvie ont retenu l’attention des médias. Ce sondage révèle que 18% des propriétaires pensent qu’ils n’ont plus les moyens de payer leur logement.
- Mais il montre surtout que beaucoup de gens manquent des connaissances de base en finances qui pourraient leur éviter bien des erreurs et des tracas.
Comme avec tout sondage, il faut mettre les données dans leur contexte et lire les détails qui suivent les annonces sensationnelles. Dans ce cas, des nuances importantes doivent être apportées.
Voyons d’abord l’échantillon sondé par Ipsos.
- Il s’agit d’un groupe de 2001 Canadiens âgés de 20 à 69 ans.
- Ce sont des ménages dont les revenus sont supérieurs à 40 000 $ annuellement.
- Il s’agit d’un instantané, soit l’opinion des participants entre le 14 et 20 avril 2022, et la marge d’erreur est de 2,5%, 19 fois sur 20.
Voici maintenant les principales révélations qui font sourciller:
- Plus de 20% croient que la hausse des taux aura des incidences négatives sur leur endettement, leur hypothèque et leur situation financière générale.
- Près de la moitié des répondants endettés pensent que le stress financier affecte leur santé mentale.
- 2/3 des répondants estiment que l’accès à la propriété n’est pas abordable dans leur ville.
- Près d’un répondant sur cinq pense ne plus avoir la capacité financière de conserver son bien immobilier.
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«J’ignore ce que c’est, mais j’en ai peur!»
Lysa Fitzgerald, vice-présidente des ventes à la Banque Manuvie, souligne dans le communiqué présentant ces chiffres «que près du tiers des Canadiens admettent ne pas comprendre le fonctionnement de l’inflation et des taux d’intérêt, que près de 3 Canadiens sur 4 n’ont pas de plan financier écrit, et que près de la moitié n’ont pas de budget pour leur ménage».
Quoi? Ils ne comprennent pas l’inflation ni les taux d’intérêt, n’ont pas de budget et encore moins de plan financier?
Si ce sondage révèle une catastrophe, c’est bien la faiblesse de la littératie financière des Canadiens et leur confiance aveugle dans notre système bancaire.
À la base, de nombreux ménages n’avaient tout simplement pas les moyens ni les connaissances minimales pour se lancer dans un projet immobilier.
Il en résulte des chiffres terrifiants, comme le fait que plus de 25% des emprunteurs hypothécaires ont maintenant un ratio prêt/revenu au-dessus des 450%. Un record.
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Pourquoi les banques ont-elles le droit d’endetter jusqu’au plafond des gens dépourvus des connaissances financières fondamentales?
Imaginez un peu la situation suivante, très théorique:
- Un jeune ménage qui gagne 60 000 $ par an se rend à la banque du coin.
- Le conseiller entame la conversation par un avertissement sur le péril du surendettement d’un ménage, en exposant tous les risques de souscrire une hypothèque avec une mise de fonds minimale, un taux variable et un amortissement de 30 ans.
Évidemment, cette famille aux revenus modestes virerait les talons avec son petit bonheur en remerciant l’employé pour sa franchise.
Dans la vraie vie, ce scénario n’est pas très fréquent.
À la place, on a parfois profité de l’ignorance pour nourrir le rêve de l’accès à la propriété.
Le plus ignoble de cette situation? Les acheteurs les plus vulnérables, ceux qui pourraient effectivement perdre leur maison, ne présentent aucun risque pour les grandes institutions prêteuses.
- En effet, les hypothèques souscrites avec une mise de fonds inférieure à 20% de la valeur de la propriété sont assurées par une société de la Couronne, la SCHL.
- C’est donc sur les épaules de tous les contribuables canadiens que pèse le risque.
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