Jeune entreprise québécoise innovante

Stockholm Syndrome.AI conçoit les cerveaux des personnages qui vous accompagnent dans les jeux vidéo

Mis à jour le 22 janv. 2022
par Patrick Pierra
Stockholm Syndrome.AI conçoit les cerveaux des personnages qui vous accompagnent dans les jeux vidéo

Stéphanie Bouchard, présidente et fondatrice de Stockhom Syndrome .AI [photo: Montréal inc.]

  • La plupart des jeux vidéo comprennent des personnages virtuels qui interagissent avec les vrais joueurs, mais n’en sont pas vraiment: aucun humain n’est derrière.
  • Pourtant, ces personnages non joueurs (PNJ) prennent aussi des décisions. Ils le font grâce à un algorithme qu’on appelle leur «cerveau». Ce cerveau est encodé pour répondre à des règles établies d’avance. Ce sont justement ces cerveaux que conçoit la jeune pousse montréalaise Stockholm Syndrome.AI.

Le problème auquel s’attaque l’entreprise: la difficulté, pour les petits et moyens studios de conception de jeu, de maîtriser les systèmes qui servent à simuler des humains pour donner vie à de bons joueurs-robots d’une façon productive.

«Les grands studios ont des équipes internes spécialisées dans les PNJ. De plus en plus, ils développent aussi des équipes internes d’intelligence artificielle pour optimiser leur processus de production», explique à InfoBref Stéphanie Bouchard, présidente et fondatrice de Stockhom Syndrome.AI.

«Mais pour les plus petits studios, qui n’ont pas d’économie d’échelle dans ces aspects de la conception des jeux, c’est tout un défi.»

Le coût de développement et la rareté des ressources spécialisées en intelligence artificielle font que les concepteurs indépendants partent souvent, de ce point de vue, avec un handicap face aux géants du jeu.


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La solution: une offre de services spécialisés dans le développement de PNJ pour les studios indépendants, et une plateforme technologique pour les aider à développer eux-mêmes des PNJ.

Stéphanie Bouchard résume ainsi le travail de sa société:

  • «On crée des cerveaux et des systèmes pour que les personnages non-joueurs soient intéressants et que, s’ils prennent directement part au jeu, ils constituent des adversaires coriaces pour les vrais joueurs, mais leur laissent quand même une chance de gagner.»

D’une part, Stockholm Syndrome accompagne, en tant que fournisseur de services, les petits et moyens studios dans la création des personnages virtuels qui ne sont pas des avatars de joueurs en chair et en os.

D’autre part, elle développe, sous le nom de Synthetic Souls, une suite de logiciels que les concepteurs de jeux pourront utiliser pour créer plus rapidement des petits bonshommes (et des gros monstres) intelligents.

  • Synthetic Souls utilise l’apprentissage automatique (machine learning) de l’intelligence artificielle pour automatiser l’encodage des cerveaux de PNJ.
  • «J’aimerais que notre solution devienne un outil aussi indispensable, pour la création de PNJ, que l’est Photoshop pour la retouche photo», illustre Stéphanie Bouchard.

Où en est l’entreprise actuellement?

La jeune pousse montréalaise a débuté ses activités en 2018. Elle compte aujourd’hui une dizaine d’employés, et prévoit de monter bientôt à une quinzaine.

Son activité de services lui permet d’investir dans le développement de son produit logiciel.

  • «Les deux activités se complètent très bien», observe Stéphanie Bouchard.

Une version alpha de son logiciel a été testée dans la conception d’un jeu du développeur belge Happy Volcano appelé You suck at parking – un jeu de course dont l’objectif est… de stationner son véhicule.

Stockholm Syndrome AI a été sélectionnée comme l’une des startups Révélations 2021 de Montréal inc. [Découvrez nos portraits des autres Révélations 2021. Montréal inc. vient d’ailleurs de lancer un appel de candidatures aux PME montréalaises en démarrage pour son programme Bourse+.]


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Prochaines étapes à surveiller:

Un premier jeu ayant utilisé Synthetic Souls pour sa conception devrait sortir en 2022.

En parallèle, Stockholm Syndrome AI continue à perfectionner un modèle d’apprentissage automatique pour améliorer les robots-joueurs qui jouent contre (ou avec) de vrais joueurs.

L’entreprise souhaiterait d’ailleurs collaborer avec des concepteurs de jeux déjà sortis sur le marché, ou qui vont sortir bientôt.

  • L’information générée par le jeu réel d’une communauté de joueurs en chair et en os l’aiderait à peaufiner son outil.
Patrick Pierra