Québec s’attaque aux manifestations anti-vaccins

Publié le 22 sept. 2021
par Johanna Sabys
  • Le gouvernement Legault déposera demain une loi spéciale pour interdire les manifestations anti-vaccins devant les écoles et les hôpitaux.
  • Québec espère la faire adopter le jour même, mais devra pour cela obtenir l’aval de tous les députés. Le Parti libéral, le Parti québécois et Québec solidaire appuient déjà cette loi. Mais l’unique députée du Parti conservateur du Québec attend de voir sa portée avant de se prononcer.

Des lois interdisent déjà «d’empêcher quelqu’un d’accéder à des soins ou à l’éducation», rappelle la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault qui déposera demain le nouveau projet de loi.

  • Les sanctions pénales prévues dans ces domaines continueront d’exister.  

Mais Québec va proposer «quelque chose de plus fort» pour faire cesser «ces manifestations et ces formes d’intimidation», assure Geneviève Guilbault.

Le gouvernement s’inspire notamment d’une loi qui a interdit les manifestations devant les cliniques d’avortement.

Cette loi de 2016 interdit:

  • de manifester à moins de 50 mètres d’une clinique qui offre des services d’interruption volontaire de grossesse; et
  • de dissuader une femme de se faire avorter ou de contester ou condamner son choix.

L’opposition appuie le gouvernement:

  • La cheffe du Parti libéral Dominique Anglade veut agir «tout de suite» et croit qu’il est possible de régler cette question en 24h.
  • Selon le chef parlementaire de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois, il ne faut pas toucher au droit de manifester pour défendre des conditions de travail, mais les gens qui veulent «entraver l’accès à des soins de santé» et «dissuader des enfants de respecter les mesures sanitaires, ce n’est pas la même chose».
  • Le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon est aussi prêt à «collaborer sur toute la ligne», notamment pour éviter que Québec procède par décret.

Seule la députée conservatrice réserve sa réponse:

  • Claire Samson dit qu’elle n’est «pas contre le principe» d’une loi spéciale, mais qu’elle attend de voir le libellé du projet de loi.
  • La députée d’Iberville, expulsée de la CAQ en juin pour un don de 100 $ au Parti conservateur du Québec, croit que «tout le monde a le droit de manifester son désaccord dans la société québécoise».

Si Claire Samson s’oppose à la loi, Québec utilisera la procédure du bâillon pour que le projet de loi soit adopté à l’issue de débats écourtés.

Johanna Sabys