ENTREPRENEURS, PROFESSIONNELS, INVESTISSEURS ENTREPRENEUR·ES et
PROFESSIONNEL·LES

Voici l’info qu’il vous faut:
pertinente, utile et brève

Recevez gratuitement du lundi au vendredi:

et un samedi par mois:

Votre adresse servira uniquement à vous envoyer nos infolettres. Vous ne recevrez pas de courriels publicitaires et vous pourrez vous désabonner en tout temps.

Comment expliquer le succès ou l’échec d’une campagne de vaccination?

Mis à jour le 4 déc 2022
par Agence Science-Presse
Comment expliquer le succès ou l’échec d’une campagne de vaccination?

(Source: Alexandra_Koch / Pixabay)

  • 58% des Américains sont adéquatement vaccinés contre la Covid-19, alors que le taux de vaccination atteint désormais 75% au Canada et 86% au Portugal, le champion européen. D’où vient cette différence?
  • «L’accès aux vaccins est l’un des premiers facteurs de réussite de la vaccination, mais il y a aussi un volet culturel et politique à prendre en compte lorsqu’on compare un pays à un autre», explique Benoît Mâsse, chef de l’Unité de recherche clinique appliquée au CHU-Ste-Justine à Montréal.

En Espagne, les autorités n’ont pas eu besoin de rendre la vaccination obligatoire pour que 79% des citoyens se fassent vacciner.

Les Espagnols voient dans leur système de santé publique un marqueur important de la modernité, a expliqué à l’AFP Josep Lobera, professeur de sociologie à l’Université autonome de Madrid. 

  • Le souvenir des conséquences dramatiques causées par le retard de la vaccination des enfants contre la polio dans les années 50 est encore présent dans les esprits des Espagnols les plus âgés. 
  • C’est pourquoi presque tous les citoyens se font vacciner volontairement.

Le Portugal a dû sortir l’artillerie lourde pour convaincre une population un peu réfractaire. 

Après quelques ratés, la coordination de la campagne de vaccination a été confiée en février dernier à un vice-amiral de la marine.

  • L’homme de 60 ans visitait les centres de vaccination en tenue militaire pour rappeler que le pays était en «guerre» contre le virus. 
  • «Le long de la route des vaccinés, a-t-il maintes fois répété, un tireur embusqué tuerait une personne sur 500 000 et, chez les non-vaccinés, il en tuerait une sur 500».

Aux États-Unis, l’opposition entre les démocrates et les républicains est l’une des raisons qui explique la grande disparité, d’une région à l’autre, de la couverture vaccinale.

  • Le pays est l’un des premiers à avoir eu accès à la vaccination. 
  • Mais aujourd’hui, seulement 58% des Américains sont adéquatement vaccinés. 

Le Canada fait nettement mieux que son voisin du sud: 75% de la population a reçu deux doses de vaccin. 

  • Au Québec, le taux grimpe à 76% de la population totale, et 87% de la population en âge d’être vacciné.

Au-delà de la culture, l’information

Plusieurs personnes hésitent encore à recevoir leur première dose de vaccin, par inquiétude ou à cause de la désinformation qui entoure la vaccination. 

Il faut chercher à comprendre d’où vient cette réticence et tenter d’y remédier, sans mettre en avant des jugements négatifs à l’égard des personnes non vaccinées, affirme le professeur Benoît Mâsse.

  • «Les personnes qui sont encore hésitantes vont expliquer qu’elles craignent les effets secondaires du vaccin, selon Vincent Gosselin Boucher, docteur en psychologie et stagiaire postdoctoral à l’Université de Colombie-Britannique.
  • Il faut donc mettre en avant le côté positif de la vaccination, dit-il, plutôt que d’essayer de blâmer les personnes non vaccinées».

Les différences entre les pays s’expliquent «par la qualité du message transmis dans certains médias» et «par l’incertitude des gens qui sont plus ou moins bornés», soutient Helen Trottier, chercheure en maladies infectieuses et en vaccination au centre de recherche du CHU-Ste-Justine. 

Agence Science-Presse