La vente d’Element AI à une entreprise américaine illustre un problème récurrent des technologies montréalaises
(Photo Element AI)
- Element AI n’a pas su transformer sa recherche en intelligence artificielle en une entreprise durable et elle a dû la vendre, au lieu de trouver du nouveau financement.
- Résultat: les plus gros joueurs en intelligence artificielle à Montréal sont désormais tous étrangers, comme c’est également le cas dans le jeu vidéo.
Element AI détenait neuf technologies brevetées ou en instance de brevet. Elle avait des partenariats en cours dans les secteurs de l’assurance, des électroménagers et du transport.
Ces atouts n’ont pas suffi.
- «C’est dommage de voir cette entreprise d’intelligence artificielle à fort potentiel se faire acquérir si tôt dans son parcours», a dit à InfoBref Chris Arsenault, associé du fonds de capital-risque montréalais iNovia.
- «Ce n’était pas un modèle d’affaires rentable», a résumé Charles Émond, président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, en conférence virtuelle.
La commercialisation a toujours été le maillon faible des technologies canadiennes, rappelle en entrevue à InfoBref la PDG du centre de recherche en intelligence artificielle Mila, Valérie Pisano.
Qu’Element AI n’ait pas su s’imposer comme leader dans son créneau est un problème «qui dépasse l’intelligence artificielle», note-t-elle. Il se pose aussi dans le jeu vidéo, les effets visuels et la mobilité – trois secteurs dans lesquels Montréal est reconnue pour sa main-d’œuvre performante et bon marché plus que pour la notoriété de ses principales entreprises locales.
Le verre est quand même à moitié plein, croit Valérie Pisano.
- «Ce n’est pas une mauvaise nouvelle, Montréal continue d’attirer l’investissement étranger.»
- «Je ne suis pas très inquiète pour les gens qui ont perdu leur emploi non plus: ils vont s’en trouver un autre rapidement.»
(Photo Element AI)