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Investissement: pourquoi le style «valeur» n’a pas dit son dernier mot

Mis à jour le 10 août 2022
Fabien Major
par Fabien Major
Professionnel de la finance, auteur et chroniqueur
Investissement: pourquoi le style «valeur» n’a pas dit son dernier mot

(Image Unsplash)

  • Le débat valeur contre croissance est presque aussi polarisant dans le monde financier que la rivalité Trump – Biden en politique américaine.
  • Mais malgré la confrontation des arguments financiers, heureusement les deux options cohabitent très bien et peuvent toutes deux vous faire gagner gros!

Croissance vs valeur? Si vous n’avez pas suivi attentivement les pages économiques depuis 12 mois, résumons.

  • Malgré la pandémie, les indices boursiers américains semblent avoir retrouvé leur vigueur.
  • Au tableau de pointage de l’année 2020, le Dow Jones et le S&P500 affichent maintenant des rendements cumulatifs positifs.

Mais, sans l’apport d’une pincée de titres de croissance et de technologie bien connus, les résultats seraient comme la température des nuits québécoises, soit bien au-dessous de zéro.

  • Les FAANG – Facebook, Amazon, Apple, Netflix, Alphabet (Google) et Microsoft – apportent 7% en rendement à l’indice S&P500.
  • Les groupes technologiques et les TI représentent maintenant pas moins de 20% de la capitalisation totale de l’indice phare américain, du jamais vu.  

Qui dit gros rendements dit aussi risque accru.

Les ratios d’évaluation des titres vedettes du Nasdaq frisent d’ailleurs l’indécence.

À plus de 3000$, l’action d’Amazon se vend 91 fois ses bénéfices. Netflix, 78 fois.

Et que dire de Zoom qui se transige à 533 fois ses profits, ou de Tesla, dont le ratio cours/bénéfice est de 997. Autrement dit, si l’entreprise conserve son niveau actuel de profitabilité par action, un investisseur qui achète Tesla à 500$ retrouvera son capital dans… un millénaire.

Au contraire, pour les titres de fiducies immobilières, pétrolières et gazières, banques, constructeurs auto, pharmas et commerces de détail, les ratios sont au tapis. Certaines actions se vendent même SOUS la valeur intrinsèque des entreprises.

Bien sûr, la Covid-19 les a affectées, mais il y a une limite au mépris!

C’est justement là que le débat s’enflamme chez les gestionnaires financiers.

  • D’un côté, les partisans des vedettes technos entament le refrain popularisé pendant la bulle des technos de 1999-2000: «Cette fois c’est différent!»
  • De l’autre, les ténors de l’approche fondamentale «Valeur» sermonnent que la fin du monde est à nos portes!

Avec plusieurs récessions et quelques krachs boursiers sévères derrière la cravate, je sais que ces deux clans ont raison… et tort.

Certes, un environnement à faibles taux d’intérêt favorise la prise de risque et les évaluations d’entreprises plus élevées.

Mais la réouverture presque complète de l’activité économique, à prévoir d’ici 6 à 12 mois, propulsera aussi des secteurs plus traditionnels comme l’énergie, le transport, les finances, le tourisme, les ressources et l’immobilier commercial.  

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Que feront les marchés en 2021? Je l’ignore. Mais je sais pertinemment que, si j’évite un des deux styles, je vais certainement manquer quelque chose.

  • Principaux titres «valeur» américains: AT&T, GM, IBM, Fedex, Target, Citigroup et Pfizer.
  • Principaux titres de «croissance» américains: Apple, Microsoft, Amazon, Facebook, Alphabet, Visa, et Nvidia.

Arguments en faveur du retour du style valeur:

  • Les vaccins vont accélérer la réouverture de l’économie.
  • De nombreux titres négligés se négocient actuellement au rabais.
  • On trouve de belles et bonnes entreprises de la vieille économie en excellente santé.
  • La faiblesse des taux d’intérêt oblige les investisseurs prudents à acheter des actions de qualité.

Arguments en faveur du style croissance:

  • L’innovation transforme rapidement la société de consommation.
  • Les sociétés technologiques révolutionnent les façons de faire du commerce.
  • La faiblesse des taux d’intérêt favorise la prise de risque.
  • La popularité de la gestion indicielle favorise les grandes capitalisations et les FAANG.

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Fabien Major