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Analyse POLITIQUE

Pourquoi le passeport vaccinal est une fausse bonne idée

Mis à jour le 26 mai 2021
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Pourquoi le passeport vaccinal est une fausse bonne idée

(Source: Unsplash)

  • La vaccination contre la Covid-19 laisse entrevoir la fin du confinement – qui n’ira pas sans le maintien de mesures sanitaires pendant encore des mois, sinon des années.
  • La création d’un passeport vaccinal est une voie séduisante. Il faciliterait la reprise des activités normales, mais au prix de contraintes sur les libertés individuelles.

Israël est le seul pays qui se soit aventuré sur ce terrain pour l’instant. Les personnes vaccinées y reçoivent un badge vert muni d’un code-barre qui leur permet d’accéder à des lieux publics, comme les salles de spectacles.

L’Union européenne prépare pour sa part un projet qui sera soumis le 25 mars prochain aux États membres. On veut permettre la libre-circulation des individus entre les pays membres.

Le Québec n’a pas de projet de passeport vaccinal sur la table, si ce n’est l’idée d’un document électronique attestant de la vaccination reçue.


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L’idée est séduisante:

  • Au plan administratif, réunir dans un même document numérique les attestations de vaccination et de tests sur la Covid-19 simplifierait la vie aux autorités.
  • Au plan individuel, ce document faciliterait l’accès aux lieux publics, aux activités culturelles et sociales de toutes sortes, ainsi que les déplacements entre régions et pays.
  • Au plan économique, ce serait une bouée de sauvetage pour les secteurs du transport aérien et du tourisme.

Au sein de l’Union européenne, les pays réagissent diversement à cette idée. La Grèce, dont l’économie repose sur le tourisme, y est plus que favorable. Il y va de sa survie.

L’industrie aérienne regarde cela d’un œil intéressé.

  • La pandémie a hypothéqué son avenir plus gravement que toutes les autres crises depuis l’attentat du 11 septembre 2001 à New York.
  • En 2020, elle a transporté 66% moins de passagers qu’en 2019.

La question n’est pas de savoir si un tel passeport serait utile, mais s’il ne soulèverait pas davantage de problèmes qu’il n’en résoudrait.


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Implicitement, l’idée même du passeport vaccinal rendrait obligatoire dans les faits la vaccination contre la Covid-19.

Quel autre choix aurait le citoyen si, comme en Israël, il doit être vacciné pour accéder à des lieux publics ou voyager? Ce serait une atteinte à son intégrité physique et à son droit à la libre circulation qui sont garantis par les chartes des droits.

L’adoption d’un tel passeport par certains pays ne manquerait pas de créer des restrictions aux voyageurs de pays qui n’en émettent pas. Les Canadiens pourraient-ils être admis dans ces pays?

L’idée du passeport soulève donc de nombreux enjeux de droits.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé l’a vite compris. Aussitôt qu’il eut prononcé le mot une première fois, il a retraité pour évoquer un simple carnet de vaccination numérique. C’est plus sage.

Dans les situations de crise, les gouvernements ont tendance à imposer de nouvelles contraintes. Au nom de la sécurité, ils sont tentés de réduire les droits et libertés.

  • Ce fut le cas dans la foulée des attentats de 2001.

Imposer un passeport vaccinal, quelle que soit la forme, pourrait conduire à nouveau à de telles restrictions et à de nouvelles obligations.

Il y a lieu de se méfier. C’est bel et bien une fausse bonne idée.

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Bernard Descôteaux