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Entrevue

Avortement: 300 médecins québécois réclament la fin de «restrictions injustifiées»

Mis à jour le 10 juil 2022
par Johanna Sabys
Avortement: 300 médecins québécois réclament la fin de «restrictions injustifiées»

(Source: Sharon Mccutcheon / Unsplash)

  • 300 médecins demandent au Collège des médecins du Québec (CMQ) de ne plus exiger d’échographie aux patientes ni de formation spécifique aux médecins pour prescrire des pilules abortives. Ils demandent aussi à l’ordre professionnel d’abolir ses lignes directrices sur l’avortement. 
  • Le CMQ s’est engagé à ne plus exiger d’échographie, exigence qu’il a suspendue depuis le début de la pandémie. Mais «cela ne réglera pas le problème», dit à InfoBref une des signataires, la Dre Geneviève Bois. Selon elle, pour améliorer l’accès à l’avortement, le CMQ doit «impérativement» lever ses 3 exigences. 

Le problème que dénoncent les médecins: les exigences du CMQ nuisent à l’accès à l’avortement au Québec. 

Actuellement, le Collège des médecins exige qu’un médecin suive un stage clinique en présentiel avant d’être autorisé à prescrire des pilules abortives. 

  • Cette formation peut durer 2 ou plusieurs jours, selon les médecins.  
  • Certains médecins ont dû apprendre à pratiquer des avortements chirurgicaux au cours de ce stage, qui n’est pas exigé ailleurs au Canada. 

L’ordre professionnel des médecins québécois a également rédigé des lignes directrices spécifiques à l’avortement. 

  • L’ordre québécois est le seul au Canada qui a choisi d’en rédiger. 

Résultats, à travers le Québec

  • Très peu de médecins peuvent prescrire des pilules abortives. 
  • De nombreuses femmes doivent attendre longtemps pour en obtenir.  

Or, Santé Canada a approuvé ces pilules jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée, c’est-à-dire sans menstruation.  

Les femmes doivent donc prendre leur décision très rapidement, puisque beaucoup d’entre-elles ne découvrent qu’elles sont enceintes qu’à 4, 5 ou même 6 semaines d’aménorrhée.

Elles doivent ensuite trouver une clinique et prendre un premier rendez-vous. 

  • Pour de nombreuses femmes, c’est «mathématiquement impossible». 

Au Québec, les pilules abortives sont presque uniquement prescrites dans des cliniques d’avortement. 

  • Or, toutes les femmes n’ont pas accès à ces cliniques. 
  • Elles devraient surtout pouvoir choisir la méthode qui leur convient, soutient la Dre Bois.

L’avortement est la seule procédure qui est traitée de cette façon.

  • «Il n’y a aucun autre médicament pour lequel les médecins doivent se former auprès du Collège, dit-elle, pas même pour l’aide médicale à mourir. 
  • On a décidé de séparer l’avortement du reste de la médecine. Pour toutes les autres procédures, on fait confiance aux médecins pour qu’ils se forment adéquatement.»  

Le CMQ dit qu’il étudie actuellement la possibilité d’assouplir ses exigences.

  • Ses nouvelles recommandations devraient être dévoilées au cours de l’été. 
Johanna Sabys