Réchauffement climatique: la forêt boréale captera-t-elle autant de CO2?

Mis à jour le 22 juil 2022
par Agence Science-Presse
Réchauffement climatique: la forêt boréale captera-t-elle autant de CO2?

(Source: Pixabay)

  • Dans certaines régions nordiques du Canada et de la Russie, la forêt boréale profitera d’un climat plus chaud et gagnera du terrain vers le nord. 
  • Mais, du point de vue de la quantité de CO2 capté, ces gains ne compenseront peut-être par les territoires que la forêt perdra dans le sud, la disparition des tourbières actuelles qui emmagasinent du carbone, et l’effet des incendies de forêt qui dégèlent le pergélisol. 

Les forêts boréales canadiennes et russes s’étendront vers le nord à cause du réchauffement climatique. 

Mais elles perdront du terrain au sud. 

  • Selon une étude de l’Université du Minnesota, d’ici la fin du siècle, il n’y aura plus de forêt boréale dans l’État du Minnesota ni sur une portion du territoire canadien d’environ 300 km, de la frontière vers le nord.

Les tourbières qu’abritent actuellement les forêts boréales emmagasinent en moyenne 2 fois plus de carbone que les forêts proprement dites. 

  • C’est la raison pour laquelle un groupe de chercheurs s’était intéressé en 2020 au recul des tourbières dans un futur climat nord-américain plus chaud.
  • L’une de leurs conclusions est qu’il faut s’attendre à des pertes du carbone emmagasiné à cause des tourbières qui disparaitront.

Puisque la forêt boréale progresse vers le nord, cela ne signifie-t-il pas, à long terme, de nouvelles tourbières, qui compenseraient pour les pertes subies plus au sud?

Le problème est que le réchauffement n’est pas linéaire: il se produit actuellement 2 à 3 fois plus vite dans l’Arctique que dans le reste du monde, avec un potentiel destructeur que les chercheurs ne peuvent pas estimer. 

Les incendies des dernières années sont la marque la plus visible de ce potentiel destructeur.

Les feux brûlent la couche organique du sol. 

  • Cela expose les minéraux en dessous, et favorise la croissance des arbres.

Mais les feux réduisent aussi l’isolation dont jouissait le pergélisol – le sol gelé en permanence. 

  • En dégelant, ce sol évacue davantage de carbone et de méthane dans l’air.
Agence Science-Presse