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Analyse POLITIQUE

Pourquoi il y a urgence de réformer le système de santé

Publié le 2 juil 2021
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Pourquoi il y a urgence de réformer le système de santé

[image: Clker | Pixabay]

  • Le succès de la campagne de vaccination nous l’a fait oublier: le système de santé québécois, chargé de nous prodiguer des soins, a lui-même besoin de soins.
  • La fermeture de l’urgence de l’hôpital de Gatineau durant toute une semaine pour cause de pénurie de personnel illustre la fragilité de ce système, qui sort épuisé de la crise sanitaire créée par la Covid-19.

Le système public de santé québécois, tel qu’on le connaît, a été créé il y a un peu plus de 50 ans dans la foulée des recommandations de la commission Neveu-Castonguay.

  • Il a assuré la gratuité et l’accessibilité à des soins de qualité à tous.
  • Mais il n’a eu de cesse d’être critiqué pour sa lourdeur.

Attendre!

  • Les usagers du système connaissent bien ce mot.
  • Presque partout, il leur faut attendre.

Pour les interventions chirurgicales non urgentes, il faut attendre des semaines et des mois.

  • Avant la pandémie, la liste d’attente comptait 125 000 noms.
  • Les reports d’interventions l’ont fait exploser à près de 150 000.

Aux urgences, le temps d’attente était de 15,2 heures en 2020.

  • En 1995, il était déjà de 14,4 heures.

Ni les commissions d’enquête ni les escouades spéciales n’ont pu juguler les maux du système.

  • Il compte aujourd’hui quelque 300 000 employés.
  • Ses coûts croissants accaparent la part du lion du budget de l’État, soit plus de 46%.
  • En 1995, Ils n’en représentaient que 31%.

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Les problèmes sont multiples.

Les coûts explosent en raison du vieillissement de la population, des nouvelles technologies et des nouveaux médicaments.

Les gouvernements tentent de les contrôler.

  • C’est ce que visait la réforme de Gaétan Barrette: il espérait faire des économies de 200 millions $.

Les conditions de travail de certains groupes ont fait les frais des pressions budgétaires.

  • C’est le cas des infirmières.
  • Devant la surcharge de travail et les exigences de temps supplémentaire, plusieurs ont quitté le réseau public québécois pour le privé ou la province voisine.

Au plus fort de la première vague de la pandémie, il a fallu faire appel à l’armée.

La fermeture de l’urgence de l’hôpital de Gatineau n’a pas d’autres causes.

  • Difficile pour les infirmières de résister à l’attrait de salaires nettement plus élevés de l’autre côté de la rivière des Outaouais. 

Dans plusieurs régions, les services seront réduits ou fermés cet été pour cause de pénurie de personnel.

Les conditions de travail ont fait l’objet d’une entente début juin avec les syndicats.

  • De meilleures conditions salariales et la fin du temps supplémentaire obligatoire favoriseront la rétention du personnel en place et faciliteront le recrutement.

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D’autres chantiers appellent l’attention du gouvernement Legault. Il a identifié les priorités.

L’accès aux soins de première ligne et aux soins à domicile demeure un problème qui pèse sur l’accès aux autres services, dont les urgences.

  • Nombre de Québécois n’ont toujours pas de médecin de famille, ni droit à des soins à domicile.
  • Résultat, on se tourne vers les hôpitaux, dont la surcharge s’accroît.

Le contexte de la pandémie n’était pas propice à de grandes réformes du système de santé, puisqu’il était mobilisé tout entier à combattre la Covid-19.

Ce combat, il l’a mené avec succès.

  • En témoigne la réussite de la campagne de vaccination en dépit de toutes ses carences et des difficultés rencontrées.

Cette réussite crée un climat favorable pour maintenir la mobilisation des acteurs du réseau de la santé afin de le soulager de ses lourdeurs.

La fermeture de l’urgence de Gatineau nous rappelle que, justement, il y a urgence.

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Bernard Descôteaux