ENTREPRENEURS, GESTIONNAIRES, PROFESSIONNELS ENTREPRENEUR·ES et
PROFESSIONNEL·LES

Voici l’info qu’il vous faut:
pertinente, utile et brève

Recevez gratuitement du lundi au vendredi:

et un samedi par mois:

Votre adresse servira uniquement à vous envoyer nos infolettres. Vous ne recevrez pas de courriels publicitaires et vous pourrez vous désabonner en tout temps.

Analyse POLITIQUE

Erin O’Toole va-t-il gagner par défaut?

Publié le 3 sept. 2021
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Erin O’Toole va-t-il gagner par défaut?

Erin O’Toole (Source: Parti conservateur)

  • Erin O’Toole, un politicien élu par défaut à la tête du Parti conservateur, est la surprise de cette élection. En à peine trois semaines, il a déjoué tous les pronostics.
  • La personnalité du chef conservateur est tout à l’opposé de celle du chef libéral. Ce politicien qui se veut un «gars bien ordinaire» pourrait-il être le tombeur de Justin Trudeau?

L’histoire électorale nous rappelle que tout peut arriver.

Trudeau père a ainsi été défait en 1979 par un parfait inconnu – Joe Who ?, comme on avait surnommé par dérision Joe Clark.

  • À 39 ans, celui-ci ne faisait pas le poids face à Pierre Elliot Trudeau.
  • Mais les électeurs étaient prêts à rejeter un gouvernement miné par 11 ans de pouvoir.
  • Il avait été élu par défaut en quelque sorte.

Erin O’Toole espère profiter de circonstances semblables.

Les faits semblent lui donner raison. Pour l’instant.

Trudeau fils souhaitait en déclenchant cette élection réaliser l’exploit de 1974 de son père.

  • Au terme d’un mandat minoritaire, celui-ci avait décroché un mandat majoritaire fort.

Cet espoir s’est atténué dès les premiers jours de la campagne.

  • L’appel aux urnes en pleine crise sanitaire a été perçu comme servant les intérêts du parti avant ceux du pays.
  • Le regard porté sur le gouvernement Trudeau s’est fait dès lors plus critique.
  • En trois semaines, la confortable avance des libéraux s’est effondrée sous les ressentiments, des uns et des autres, accumulés au fil de la pandémie.

L’essentiel des nouvelles en 5 minutes chaque matin et, chaque mois, des conseils d’experts en finances personnelles et consommation: c’est ce que vous offrent les infolettres d’infoBref. Faites comme plus de 25 000 Québécois·es, essayez-les: inscrivez-vous gratuitement ici ou en cliquant Infolettres en haut à droite


Les sondages réalisés chaque semaine constatent tous la dégringolade libérale.

  • Certains mettent libéraux et conservateurs au coude à coude.
  • D’autres donnent une avance aux conservateurs, de 4 points de pourcentage dans le dernier sondage de Léger et de 5 points dans le dernier de Nanos.

Rien n’est gagné, mais l’élection d’un gouvernement O’Toole, tout au moins minoritaire, apparaît possible.

La personnalité d’Erin O’Toole s’est révélée jusqu’ici être un facteur positif.

Ce politicien plutôt terne a la qualité d’être le représentant type de cette classe moyenne que tous les partis courtisent et où se trouve la clé de la victoire.

Son image de bon père de famille contraste avec celle de jeune politicien moderne que cultivent Justin Trudeau et Jagmeet Singh. Elle est rassurante.

Rassurer est d’autant plus important que le parti qu’il dirige fait peur à plusieurs.

C’est son talon d’Achille.

Pour adoucir les angles,

  • il se distancie des politiques passées du gouvernement de Stephen Harper et même de celles votées au dernier congrès, comme sur les changements climatiques; et
  • il multiplie les garanties, comme sur l’avortement, pour assurer que l’aile droite de son parti est sous contrôle.

Les points marqués pendant cette première moitié de la campagne ont été obtenus relativement facilement.

Un peu comme Joe Clark en 1979, il lui a suffi de se montrer accueillant envers les électeurs désenchantés par Justin Trudeau.


Pour recevoir chaque jour par courriel l’essentiel des nouvelles politiques et économiques, inscrivez-vous gratuitement aux infolettres quotidiennes d’InfoBref ici ou en cliquant Infolettres en haut à droite


Le plus difficile reste à venir.

Désormais, tous les coups seront dirigés vers lui.

Dans le «Face à face» de TVA jeudi soir, ses adversaires se sont ligués pour démontrer que son discours progressiste n’est que poudre aux yeux.

Ce sera ainsi ces trois prochaines semaines.

Erin O’Toole ne se fait pas d’illusions.

Il sait qu’il lui faudra démontrer maintenant qu’il mérite la confiance des électeurs pour ses propres qualités et non pour les défauts de Justin Trudeau.

Trudeau ne le laissera pas être son tombeur aussi facilement.

Pour recevoir l’analyse politique de Bernard Descôteaux un samedi sur deux dans votre courriel: abonnez-vous gratuitement ici au bulletin de nouvelles quotidien InfoBref Matin

Bernard Descôteaux