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Analyse POLITIQUE

Au Parti conservateur, quelle place pour les progressistes?

Mis à jour le 5 fév 2022
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Au Parti conservateur, quelle place pour les progressistes?

Erin O’Toole, ancien chef du Parti conservateur [source: site erinotoole.ca]

  • Après avoir jeté Erin O’Toole par-dessus bord, le Parti conservateur est maintenant à la recherche d’un nouveau chef.
  • À travers ce processus se posera la question de l’orientation idéologique du parti. Les militants voudront-ils se replier sur les valeurs de droite, ou poursuivre la modernisation entreprise par le chef sortant?

La politique est sans pitié. Le sort réservé à Erin O’Toole le montre bien.

  • Thomas Mulcair, que les militants du NPD avaient chassé en 2016 pour faute d’avoir échappé le pouvoir, compatira sans doute avec lui.

L’erreur du chef conservateur aura été de s’accrocher après sa défaite du 20 septembre.

  • Son prédécesseur, Andrew Sheer, s’était évité en démissionnant l’ignominie d’être chassé.

Les motifs de l’éviction d’O’Toole sont multiples. Ses erreurs tactiques et l’inconstance de ses positions en font partie.


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O’Toole a perdu le pari de l’ouverture

Plusieurs députés et militants ont surtout le sentiment d’avoir été trahis par l’homme qui avait plaidé être un «true blue». À leurs yeux, il a dilué les valeurs conservatrices plutôt que les défendre.

Le pari d’Erin O’Toole reposait sur la conviction que la victoire passait par l’élargissement de la base électorale du parti.

Il s’inspirait de la démarche de modernisation du Parti conservateur britannique de David Cameron, qui avait ainsi ouvert une nouvelle ère après celle des travaillistes de Tony Blair.

Un jour ou l’autre, tous les partis politiques peuvent être ainsi confrontés à des remises en question.

  • C’est ce que vit actuellement le Parti libéral du Québec sous la direction de Dominique Anglade.

Erin O’Toole a conduit ce processus de changement en vase clos, sans les militants.

Pressé par le calendrier électoral, il prenait le risque de fragiliser la cohésion au sein de ses troupes.

C’est ce qui est arrivé. Sa défaite aux mains des libéraux l’a privé de toute autorité morale sur son parti.

L’échec de sa tentative de rejoindre les électeurs progressistes a convaincu une large partie de ses militants de l’inutilité d’un tel effort.

L’exemple à suivre à leurs yeux est celui de Stephen Harper, qui avait su gagner en demeurant constant.


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La course au leadership qui s’ouvre sera l’occasion de tenir avec les militants le débat sur l’ouverture du parti dont Erin O’Toole avait fait l’économie.

Qui voudra se faire le champion de cette ouverture durant la course au leadership?

Trop tôt pour le savoir. Mais, pour plusieurs, la cause est déjà entendue.

Ils espèrent que des radicaux, comme le député Pierre Poilievre, feront barrage à l’ouverture.

Les progressistes n’ont pas le vent dans les voiles

D’emblée, le Parti conservateur n’est pas un parti pragmatique.

C’est le contraire du Parti libéral qui, depuis le début du 20e siècle, est le parti naturel du pouvoir au Canada. Il s’adapte sans cesse.


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La grande tente conservatrice est moins accueillante que la libérale.

Les progressistes s’y sentent de moins en moins à l’aise. Les factions défendant le conservatisme social y occupent de plus en plus de place.

L’influence des courants de la droite républicaine américaine s’y fait sentir. C’est tout naturellement que plusieurs conservateurs ont accueilli à Ottawa les manifestants du «convoi de la liberté».

Ces militants ne sont pas portés à faire preuve d’ouverture. Pour eux, il s’agit d’attendre… qu’une frange de l’électorat se radicalise et que l’usure du pouvoir ait raison des libéraux qui, minoritaires, demeurent fragiles.

Les libéraux, pour leur part, attendent que, au sein du mouvement conservateur, les radicaux et les progressistes se divisent à nouveau, comme ils l’ont fait si souvent.

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Bernard Descôteaux