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Le MONDE en questions

À quoi sert l’Otan dans la guerre en Ukraine?

Mis à jour le 14 mai 2022
Johanna Sabys
par Johanna Sabys
Journaliste à InfoBref
À quoi sert l’Otan dans la guerre en Ukraine?

Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg en Norvège (Source: Twitter du secrétaire général)

  • L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, qu’on appelle aussi l’Alliance atlantique, sert de système de défense collective à ses 30 pays membres. Chaque pays s’engage à défendre les autres en cas d’attaque.
  • L’Ukraine ne fait pas partie de l’Otan. Mais elle mène en Ukraine une guerre par procuration, et elle pourrait jouer un rôle important dans les négociations en vue d’un accord de paix avec la Russie, explique à InfoBref le professeur en science politique à l’UQAM Justin Massie.

À l’origine, l’Otan a été créée pour une mission précise: protéger ses membres contre une attaque soviétique.

L’alliance a été fondée en 1949 par le Canada, les États-Unis et 10 pays européens. 

  • 18 pays européens ont depuis rejoint les 12 membres fondateurs, dont presque tous les voisins de l’Ukraine: Allemagne, Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Estonie, Lettonie et Lituanie.
  • La Macédoine du Nord est devenue le 30e et dernier pays membre en 2020.

L’éventualité d’une adhésion de l’Ukraine à l’alliance militaire est l’une des raisons qui a poussé la Russie à envahir le pays.

L’Ukraine ne bénéficie pas du bouclier de l’Otan.

L’Alliance atlantique ne peut pas entrer en confrontation directe avec la Russie sans risquer de déclencher une Troisième guerre mondiale.

«Si l’Otan envoie ses troupes en Ukraine, la Russie répliquerait sur les pays membres et cela mènerait à un affrontement nucléaire», affirme Justin Massie.

  • «Peu de pays attaqueront directement la Russie, la Chine, l’Inde ou le Pakistan parce qu’ils s’exposeraient à une réponse massive.»

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L’Otan mène une guerre par procuration.

On se retrouve un peu dans un contexte de guerre froide, observe le professeur.

  • À l’époque, en Afghanistan, l’Otan donnait des armes aux moudjahidines qui combattaient les Russes.
  • Aujourd’hui, les pays membres de l’Otan arment et fournissent un soutien militaire à l’Ukraine pour l’aider à se défendre contre la Russie.

L’alliance a beaucoup de poids dans la paix à obtenir.

  • Moscou exige la neutralité de l’Ukraine, et que le pays s’engage à ne jamais rejoindre l’Otan.
  • De son côté, Kyïv réclame des garanties de sécurité à l’Otan.

Si l’Otan offre ces garanties, en cas de violation d’un éventuel accord de paix par la Russie, les pays membres de l’Otan devraient se porter à la défense de l’Ukraine, comme ils le feraient pour un pays membre.


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Après cette guerre, tout ne sera pas réglé.  

La guerre entre la Russie et l’Ukraine a commencé en février 2014, lorsque Moscou a envahi et annexé la Crimée, dit Justin Massie.

Il croit que le conflit va se poursuivre, même après un éventuel cessez-le-feu entre les 2 pays.

Cette fois-ci, dit-il, «l’Otan ne devrait pas faire la même erreur qu’en 2014, et refuser à nouveau de garantir la sécurité de l’Ukraine».

Un nouveau rideau de fer s’est abattu sur l’Europe.

«Les frontières orientales de l’Europe vont rester militarisées et dangereuses pour tous les pays», craint Justin Massie.

  • Même si les combats cessent, «la Russie de Poutine restera revanchiste et humiliée. Le sentiment nationaliste va perdurer» et ressouder l’unité en Russie.
  • Comme en Allemagne en pleine Guerre froide, on se retrouve dans «une situation hautement volatile» où la moindre attaque pourrait raviver le conflit.

Il y aura bien un cessez-le-feu un jour, dit-il, mais «il servirait à repositionner les troupes et ne suffira pas à mettre fin à la volonté expansionniste de Moscou». 

  • Si un accord de paix est ensuite signé, il serait contesté par les deux pays, comme l’accord de Minsk en 2014.

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Il n’y a pas de solution de paix durable entre la Russie et l’Ukraine.

L’Ukraine veut conserver tout son territoire et la Russie en revendique une partie – la Crimée et les deux régions séparatistes prorusses du Donbass, précise Justin Massie. 

  • «L’Ukraine pourrait abandonner la Crimée, mais pas le Donbass.
  • Or, ce ne sera pas suffisant pour Moscou. C’est impensable que Poutine accepte de se retirer sans faire de gains.»

«Il n’y aura aucun vainqueur, croit Justin Massie: ni l’Ukraine ni la Russie n’a la capacité de vaincre l’autre.»

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Johanna Sabys