Conseils pour vos FINANCES
Patienter pour mieux prospérer: combien de temps faut-il vraiment investir pour gagner?

[crédit photo: Aron Visuals | Unsplash]
«La bourse est un mécanisme de transfert d’argent des impatients vers les patients.» Cette phrase du légendaire investisseur Warren Buffett résume toute la sagesse derrière l’art d’investir.
Mais que signifie réellement investir à court, moyen ou long terme? Et combien de temps faut-il patienter avant de récolter les fruits d’un placement?
Ce texte a été rédigé par Fabien Major, MBA, CIM, Pl.fin, professionnel de la finance, auteur et chroniqueur.
Les racines du court, moyen et long terme
Ces notions remontent aux fondements mêmes de la gestion financière moderne.
Dès les années 1950, Harry Markowitz, père de la théorie du portefeuille, affirmait que le temps influençait directement le risque.
- Plus un investisseur a une perspective de long terme, moins il a à se préoccuper des variations à court terme.
On distingue généralement:
- court terme – moins de 3 ans
- moyen terme – 3 à 7 ans
- long terme – plus de 7 ans
Ces catégories ne sont pas que théoriques.
Elles servent de boussole pour arrimer nos objectifs de vie (achat d’une maison, retraite, éducation des enfants…) à la bonne stratégie de placement.
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Le court terme: terrain miné pour les émotions
Investir à court terme implique que l’on a peu de temps pour récupérer les pertes qu’on subirait.
Prenons l’indice S&P 500, un bon baromètre des marchés américains.
Selon Morningstar, depuis 1926:
- La probabilité de rendement positif de cet indice sur un an est de 75%.
- Mais la volatilité est élevée: l’indice a déjà chuté de plus de 30% en un an, comme cela a été le cas en 2008.
Ainsi, en 2020, selon le moment dans l’année où vous auriez investi 50 000 $ dans un fonds d’actions indiciel et le moment où vous l’auriez vendu, vous auriez-pu vous retrouver avec 70 000 $… ou avec seulement 40 000 $.
Conclusion?
Si vous avez besoin de liquidités d’ici un an ou deux, privilégiez les CPG, obligations à court terme ou comptes d’épargne à intérêt élevé.
Ce n’est pas le moment de jouer aux devinettes avec les marchés.
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Le moyen terme: un équilibre entre rendement et stabilité
Pour les projets à 3 à 7 ans, l’horizon est assez long pour absorber des corrections, mais pas assez pour ignorer les risques. C’est là que les portefeuilles équilibrés brillent.
Prenons le portefeuille type 60/40 (60% actions, 40% obligations).
Selon Vanguard, ce type d’allocation a offert en moyenne depuis 1976 un rendement annuel 7%, avec une perte maximale de 27% pendant les pires années (2008).
Toutefois, sur des périodes de 5 ans ou plus, il a presque toujours généré des rendements positifs.
Exemple: un investisseur qui aurait placé 100 000 $ dans un portefeuille équilibré en 2013 aurait obtenu cinq ans plus tard un rendement global d’environ 40 000 $, malgré des baisses temporaires pendant la période.
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Le long terme: le bouclier contre les tempêtes
C’est dans les périodes de crise que le long terme devient une philosophie, et non une simple stratégie.
Lors de la récession de 2008, le S&P 500 a plongé de 38,5%.
Mais ceux qui ont conservé leurs placements dans un fonds indiciel jusqu’en 2018 ont vu leur portefeuille plus que doubler, avec un rendement annuel moyen de 11,6% sur 10 ans.
Même chose pour la pandémie.
Entre février et mars 2020, le marché a chuté de 34%.
Moins de 6 mois plus tard, il avait tout regagné.
- Ceux qui ont paniqué et vendu ont cristallisé leurs pertes.
- Ceux qui ont tenu bon ont été récompensés.
Selon JP Morgan, pendant la période allant de 2003 à 2022:
- Un investisseur 100% en actions n’a jamais subi de perte sur une période de 15 ans.
- Mais sur des périodes courtes, de 1 jour à 1 an, les pertes pouvaient atteindre 46%.
Autrement dit: plus l’horizon est long, plus la probabilité de gain devient presque certaine, surtout si vos placements sont bien diversifiés.
Comme le disait si bien le financier Benjamin Graham, «l’investisseur intelligent est un réaliste qui vend aux optimistes et achète aux pessimistes».
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