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Devises et impôt: les trouble-fêtes de l’investisseur

Mis à jour le 29 mai 2021
Fabien Major
par Fabien Major
Chroniqueur en finances personnelles à InfoBref
Devises et impôt: les trouble-fêtes de l’investisseur

[photo: John McArthur | Unsplash]

  • Cette année, deux obstacles majeurs minent l’humeur des investisseurs: l’impôt, et le taux de change entre la devise canadienne et le dollar américain.
  • En effet, en convertissant en dollars canadiens la valeur de nos placements américains, on perd pratiquement tous nos gains depuis le début de l’année.

Pour corriger le problème, il y a peu d’options. On patiente jusqu’à ce que la situation d’améliore, mais… on peut perdre davantage.

Ou bien, on empoche nos profits et on concrétise des gains imposables.

Voyons le cas d’Ali.

En mars 2020, il a acheté, dans un compte de courtage non enregistré, des parts du fonds négocié en bourse QQQ (coté au Nasdaq) qui suit le rendement de l’indice Nasdaq 100, considérée comme la bourse des technologies.

Son investissement de 100 000 $ canadiens représentait alors une valeur de 69 723 $US.

Depuis mars 2020, la valeur marchande de son placement a bondi de 76,5%, toujours en dollars américains: il a gagné 53 338 $US et vaut maintenant 123 061 $US.

Ali devrait être très content, mais il a deux problèmes.

S’il convertit maintenant son placement vers des dollars canadiens, il perdra une bonne partie de ses gains et… il devra aussi payer des impôts.

Mais s’il choisit d’attendre, son gain risque de s’évaporer.

Quelques explications.

  1. La devise joue des tours

Comme le placement d’Ali a connu une croissance de 76,5%, on pourrait croire que, en dollars canadiens, son investissement de 100 000 $ a une valeur de 176 500 $.

Mais non: le huard a joué les trouble-fêtes.

  • Depuis l’an dernier, le dollar canadien a progressé de 16% et rien ne dit que cette hausse va se terminer de sitôt.
  • Au moment de rédiger ce texte fin avril 2021, un dollar canadien valait 0,82858 cent américain.

Cette hausse du dollar canadien réduit l’appréciation du placement d’Ali: il vaut plutôt 148 535 $ canadiens.

Sans la fluctuation des devises, Ali serait plus riche de 27 965 $.


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2. L’impôt pénalise la vente du placement

Si Ali veut récupérer un montant en dollars canadiens, il doit vendre son fonds QQQ, et donc réaliser un gain en capital.

On peut estimer le montant d’impôt qu’il doit payer à 12 134 $.

Résultat: Ali croyait au départ faire un gain de 76,5% mais, après la conversion de devises et l’impôt, son gain final est moitié moindre. Il n’est plus que de 36,4%.

Aurait-il pu faire autrement?

D’abord avant d’investir tête baissée, il faut réfléchir à son horizon, à son taux d’imposition, et surtout à une répartition tactique entre ses différents comptes de placements.

À mon avis, les investissements les plus dynamiques – ceux qui ont les meilleures chances de gain – doivent être souscrits dans un CELI.

Ainsi, jamais la fiscalité ne viendra brouiller vos décisions ou amputer vos gains.

Si vos REER et CELI sont remplis, soyez très vigilants dans vos choix de placements non enregistrés (aussi appelés «au comptant»). 


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Ensuite, selon l’étape où l’on se trouve dans un cycle économique, il peut être préférable de souscrire à des fonds ou FNB «neutres en devises», qui sont couverts contre les effets de fluctuations de devises

Il était évident que les perturbations économiques dues à la pandémie allaient nuire aux exportations canadiennes, et cela a pénalisé le huard.

Mais lorsque les nuages s’estompent, il est judicieux de «couvrir ses risques de change».

Dans ce cas, un fonds comparable au QQQ mais couvert contre les mouvements de devises, comme le FNB canadien ZQQ (coté au TSX), aurait pu convenir à Ali.

Les stratégies de couverture de devise fonctionnent exactement comme les assurances. C’est AVANT de vivre un sinistre qu’on doit s’en procurer.


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À retenir

  • Les mouvements des taux de change entre devises peuvent être violents et coûteux.
  • À long terme, l’impact de l’évolution du cours des devises est limité. Mais si vous savez que vous aurez besoin des capitaux dans un horizon de court ou moyen terme, pensez à utiliser des investissements en dollars canadiens «couverts contre les variations de taux de change».
  • Si les pertes de valeur et la facture d’impôt sont trop salées pour vendre vos actifs en dollars américains, envisagez de les conserver tels quels et, si vous avez besoin d’argent, de plutôt vendre d’autres placements qui auront moins d’impact négatif.

Lorsque le dollar américain reprendra de la vigueur face au huard, la valeur en dollars canadiens de vos placements remontera. Vous vivrez donc l’effet inverse de la situation actuelle, et ce sera alors à votre avantage.

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Fabien Major