Conseils pour vos FINANCES

Un peu plus de chômage serait peut-être bienvenu

Publié le 2 juin 2023
Fabien Major
par Fabien Major
Professionnel de la finance, auteur et chroniqueur
Un peu plus de chômage serait peut-être bienvenu

[crédit photo: The New York Public-Library | Unspalsh]

  • De 13,4% il y a 3 ans, le taux de chômage au Canada est descendu à 5%. Depuis janvier, il ne bouge pas. Mais ça pourrait changer.
  • Les économistes de la Banque TD prévoient qu’au troisième trimestre de 2024, le taux de chômage devrait atteindre 6,5%. Une hausse de 1,5 point de pourcentage, ça semble peu. Mais sur la population active de 22 millions de Canadiens, cela représenterait 330 000 chômeurs de plus. Et cela pourrait avoir un impact positif sur les taux d’intérêt.

Si elle se réalise, la prévision de la Banque TD ne sera pas nécessairement une calamité.

Presque tous les secteurs de l’économie vivent des pénuries d’employés.

L’embauche est ardue.

Quelques conversations avec des employeurs ou des responsables des ressources humaines de moyennes et grandes entreprises en témoignent.

Les cas d’«enseignants amateurs» ayant à peine un secondaire 5 comme formation générale ne sont pas anecdotiques.

Récemment, un directeur d’une grande société de consultation en TI me confiait qu’il ne choisit plus les meilleurs candidats du marché: il doit se contenter des moins pires. C’est tout dire.

Les plus compétents ont déjà décroché leur job de rêve, et ils peuvent encore espérer améliorer leurs conditions salariales grâce à la concurrence féroce que se livrent les employeurs.


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La productivité s’en ressent

La Banque du Canada s’inquiète du faible taux de productivité de la main-d’œuvre.

  • Sa première sous-gouverneure Carolyn Rogers affirme que, de ce point de vue, nous sommes les derniers de classe du G7.

Si l’on compare le Canada à d’autres pays développés sur le plan économique, plusieurs raisons expliquent notre faible productivité.

Nos entreprises seraient peu enclines à l’innovation et investissent moins en recherches et développement.

  • Le Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers de HEC Montréal a étudié la question.
  • Il conclut que la concurrence à l’intérieur du marché canadien est trop faible et ne parvient pas à servir de catalyseur.

La baisse de productivité nous appauvrit à long terme.

Depuis 1981, le niveau de vie par habitant des Canadiens s’en ressent: du 6e rang mondial, il a glissé au 13e rang.


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Il y a un lien entre la productivité et le chômage.

Pour répondre aux demandes incessantes des clients, les entreprises doivent d’urgence trouver des employés pour boucher les trous dans les horaires.

Avec des affaires qui roulent si bien, elles manquent de temps pour la planification stratégique.

Les huit dernières hausses de taux d’intérêt devraient sans doute freiner cette cadence infernale. Il le faut.

Dans ces circonstances, un peu de chômage serait le bienvenu.

D’autant plus que la pénurie de main-d’œuvre exerce une pression importante sur les salaires.

Et, comme on s’en doute, les augmentations sont refilées automatiquement aux consommateurs. Cela ne fait alors qu’exacerber l’inflation.


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Un risque d’augmentation des taux d’intérêt

Les marchés boursiers attendent avec impatience les premières baisses de taux directeurs pour entamer un nouveau cycle économique.

Certes, le prix de l’énergie diminue. L’inflation alimentaire ralentit, c’est encourageant. Mais la pression sur les salaires inquiète encore.

La Banque du Canada n’hésitera pas à maintenir les taux au seuil actuel si rien ne change. Pire, elle pourrait encore monter les taux d’un quart de point si, en juin et juillet, aucune amélioration n’est perceptible.

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Fabien Major