La Banque du Canada gagne de la flexibilité pour garder les taux bas
(Source: Banque du Canada)
- Le gouvernement Trudeau profite du renouvellement du cadre de politique monétaire de la Banque du Canada pour modifier un peu le mandat de la Banque.
- La ministre des Finances Chrystia Freeland lui demande de continuer à maintenir l’inflation à l’intérieur d’une fourchette cible. Mais elle lui demande de tenir dorénavant compte de l’emploi lorsqu’elle définit sa politique monétaire.
Le cadre de politique monétaire de la Banque du Canada est renouvelé tous les 5 ans par le gouvernement.
- La dernière fois était en 2016.
Le contexte a changé, indique la Banque. Elle cite:
- la crise financière mondiale et la pandémie de Covid-19;
- l’évolution démographique;
- les nouvelles technologies numériques; et
- les changements climatiques et la transition vers la carboneutralité.
Les banques centrales ont moins de marge de manœuvre pour réagir aux chocs négatifs de l’économie, explique la Banque.
La Banque doit renouveler sa politique monétaire cette année. Ses leviers sont:
- d’ajuster le taux directeur, pour encourager ou décourager le recours au crédit; et
- d’appliquer, au besoin, de l’«assouplissement quantitatif»: elle rachète alors des obligations gouvernementales pour injecter de nouvelles liquidités dans l’économie.
Historiquement, le gouvernement demandait à la Banque de maintenir la cible d’inflation annuelle autour d’un chiffre précis – 2% – et plus largement dans une fourchette de 1% à 3%.
Désormais, «l’atteinte du niveau d’emploi durable maximal» sera un autre objectif que devra viser la politique monétaire de la Banque du Canada.
- La Banque définit «l’emploi durable maximal» comme le niveau d’emploi le plus élevé que l’économie peut soutenir avant que ne s’exercent des pressions inflationnistes.
Ottawa introduit donc une nuance dans les objectifs de la Banque du Canada.
- Elle va continuer à cibler une inflation de 2%, dans une fourchette entre 1% à 3%.
- Mais si l’emploi atteint un niveau élevé, alors elle pourra décider de laisser, sur de courtes périodes, l’inflation se rapprocher de l’une ou l’autre des extrémités de la fourchette de 1% à 3%.
Comme, actuellement, le niveau d’emploi est élevé et que l’inflation est forte, les taux d’intérêt, qui aident la Banque à contrôler l’inflation, pourraient demeurer faibles plus longtemps.
- Le taux directeur est actuellement à sa valeur plancher de 0,25%.
- La Banque n’envisage pas de hausser ce taux avant le mois d’avril, au plus tôt.