La vérificatrice générale dénonce les manquements et le cout d’ArriveCAN

Publié le 12 fév 2024
par Johanna Sabys
La vérificatrice générale dénonce les manquements et le cout d’ArriveCAN

(capture d’écran de l’application ArriveCan)

  • Dans un rapport qu’elle a déposé hier à la Chambre des communes, la vérificatrice générale du Canada affirme que les agences fédérales n’ont pas suivi de «bonnes pratiques» de passation de marchés ni de gestion pour l’application fédérale ArriveCAN.
  • La VG estime que l’application a couté près de 60 millions $. Mais elle souligne qu’il lui a été impossible d’en calculer le cout exact à cause d’un manque de documents.

L’application ArriveCAN a été créée au début de la pandémie.  

Elle a permis de recueillir numériquement les coordonnées des voyageurs qui arrivaient au pays et les renseignements sur leur santé.

Entre son lancement, en avril 2020, et la fin des mesures sanitaires, en octobre 2022, l’application a été mise à jour 177 fois. 

Dans son rapport, la vérificatrice générale pointe «un non-respect flagrant des pratiques élémentaires» lors de la passation de marchés, de la conception et de la mise en œuvre de l’application.  


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Son cout 

L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a fait appel à des ressources externes pour développer, lancer et mettre à jour l’application. 

La VG indique que cette décision a «fait grimper les couts».

  • Le cout journalier moyen d’une ressource externe s’élevait à 1090 $. 
  • Le cout journalier moyen pour un poste équivalent au gouvernement du Canada était de 675 $. 

Résultat: selon l’audit de la VG, environ 59,5 millions $ ont été dépensés pour l’application.

L’absence de documents 

La VG dit qu’elle a pu consulter «peu» de documents qui lui auraient permis de comprendre pourquoi et comment l’entreprise ontarienne GC Strategies avait obtenu le premier contrat à l’issue d’un processus non concurrentiel [détails (janv. 2023)].

Le rapport souligne que l’ASFC a géré «de façon inappropriée les contrats». 

  • Il manquait des éléments d’information essentiels, notamment «un énoncé précis des produits livrables et des qualifications exigées». 
  • De plus, l’agence fédérale a payé des factures qui contenaient «peu de détails sur les travaux réalisés, voire aucuns».
Johanna Sabys