Les entreprises qui reçoivent l’aide salariale d’urgence du gouvernement devraient-elles donner des bonis à leurs dirigeants?

Mis à jour le 6 janv. 2021
par Alain McKenna
  • Au moment d’aider les banques canadiennes au pire de la crise de Covid-19, en mars dernier, le fédéral leur a imposé une condition: défense de hausser le dividende ou de racheter leurs propres actions, ce qui aurait été considéré comme une façon de remettre l’aide publique aux actionnaires.
  • Les entreprises qui reçoivent l’aide salariale d’urgence d’Ottawa ne sont pas soumises aux mêmes conditions. Avec cet argent, elles pourraient payer des dividendes et même des bonis à leurs dirigeants.

«Les entreprises qui ont besoin de l’aide du gouvernement pour être rentables ne devraient pas récompenser leurs dirigeants et leurs actionnaires», dit David Macdonald, économiste au Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), un institut généralement considéré comme de gauche.

  • Normalement, la taille des bonis et des dividendes dépend de la bonne santé financière de l’entreprise et récompense une bonne performance, rappelle-t-il.
  • Or, malgré une économie au ralenti, le tiers des entreprises canadiennes de 20 employés ou plus ont remis en 2020 des bonis de fin d’année plus généreux que ceux remis l’année précédente.

Le CCPA critique le comportement du gouvernement fédéral parce qu’il octroie l’aide d’urgence sans égard au fait que les entreprises accordent des bonis, haussent leur dividende ou rachètent leurs actions.

Ailleurs dans le monde, des gouvernements ont imposé des conditions à l’aide salariale liée à la Covid-19.

  • Par exemple, l’Espagne et les Pays-Bas interdisent le versement d’un boni ou d’un dividende et même une hausse du salaire des patrons aux entreprises qui perçoivent une aide salariale gouvernementale.
Alain McKenna
Les entreprises qui reçoivent l’aide salariale d’urgence du gouvernement devraient-elles donner des bonis à leurs dirigeants?