Pourquoi on peut s’attendre à plus de décès à cause des variants

Mis à jour le 1er fév 2021
par Agence Science-Presse
Pourquoi on peut s’attendre à plus de décès à cause des variants

(Source: Pixabay)

  • Des variants du coronavirus ont été identifiés à la fin de l’an dernier au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil. Depuis, ils se sont propagés dans plus de 60 pays, dont le Canada.
  • Les premières données sur ces variants ont rapidement montré qu’ils étaient plus contagieux, mais pas forcément plus mortels. Cependant, parce qu’ils se transmettent plus facilement, ces variants feront davantage de victimes.  

Depuis le début de la pandémie, l’une des principales craintes était de voir apparaître des variants plus contagieux.

  • Lorsque le nombre de personnes infectées augmente, le risque qu’une des mutations du virus le rende plus «efficace» augmente également.

D’après les premières recherches, le variant détecté au Royaume-Uni serait de 50% à 74% plus transmissible que les autres versions du virus. 

Dans une analyse préliminaire parue le 15 janvier, des chercheurs britanniques auraient observé une plus grande charge virale chez les personnes infectées par le variant, ce qui expliquerait qu’elles soient plus contagieuses.

Néanmoins, rien n’indique que les personnes infectées par ces variants:

  • soient plus malades que les autres ou aient des symptômes différents;
  • aient un taux de mortalité plus élevé.

Mais plus il y a de personnes infectées, plus il risque d’y avoir des décès. 

Au Québec, l’automne dernier, le taux de reproduction – soit le nombre de personnes contaminées par chaque personne infectée – oscillait entre 0,92 et 1,18.

  • Une augmentation de la transmissibilité de 50% pourrait donc signifier un taux de reproduction se situant autour de 1,5.
  • Il s’agirait d’un taux comparable à celui atteint fin mars 2020, alors qu’on s’approchait du pic de la première vague.

En ce qui concerne le variant britannique:

Selon l’épidémiologiste britannique Adam Kucharski, «un virus qui est 50% plus contagieux est plus préoccupant qu’un virus qui est 50% plus mortel».

Le site Vox illustre l’affirmation d’Adam Kucharski avec une communauté fictive où 10 000 personnes sont infectées.

  • Dans ce scénario, chaque personne infecte en moyenne 1,1 personne avant l’arrivée du nouveau variant.
  • En prenant en compte le fait qu’il peut s’écouler plusieurs jours entre le moment où une personne est infectée et celui où elle est contagieuse, un mois plus tard (à la 5e «génération» ), 16 000 personnes sont contaminées.
  • Avec un taux de mortalité de 0,8%, comme c’était le cas en Angleterre à la fin de la première vague, on compterait 128 morts.

Si le virus devenait 50% plus mortel: après un mois, on compterait 192 morts au lieu de 128.

Mais si le virus devenait 50% plus contagieux, comme cela semble être le cas avec ce nouveau variant: après un mois, on compterait plutôt 978 décès au lieu de 128. 

(Infographie: Steve Proulx)
Agence Science-Presse