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Transmission du virus: ce qu’il faut savoir sur les aérosols

Mis à jour le 1er fév 2021
par Agence Science-Presse
Transmission du virus: ce qu’il faut savoir sur les aérosols

(Source: Pixabay)

  • Chaque expiration, chaque toussotement, chaque parole expulsent dans l’air des gouttes d’eau de différents formats. Les plus grosses gouttelettes tombent rapidement au sol, mais les plus petites, les aérosols restent en suspension dans l’air de plusieurs minutes à plusieurs heures.
  • Depuis des mois, ces aérosols suscitent de grandes inquiétudes dans les milieux fermés et mal ventilés, comme les salles de classe.

Sans s’en rendre compte, tout le monde produit continuellement des aérosols.

  • Sauf par les journées les plus froides de l’hiver, lorsqu’on expire et qu’on voit un «nuage» de condensation se former, ils sont rarement visibles à l’œil nu. 
  • Mais, même quand il ne fait pas froid, ce «nuage» est présent à chaque respiration.
  • Or, ces millions de microgouttelettes d’eau peuvent contenir le virus. 

Pourquoi certaines restent en suspension dans l’air et pas d’autres?

La taille des gouttelettes est déterminante pour savoir si une gouttelette va «tomber» ou «flotter».

  • Historiquement, on considérait qu’une microgouttelette devait faire entre 1 et 6 micromètres de diamètre pour flotter, explique l’ingénieur titulaire d’un doctorat en génie mécanique Stéphane Bilodeau [1 micromètre = 1 millième de millimètre].
  • Mais des recherches récentes sur la propagation du virus de la Covid-19 par aérosols ont permis de découvrir que des microgouttelettes peuvent atteindre un diamètre de 100 micromètres et continuer de «flotter» dans l’air, souligne Stéphane Bilodeau. 

Pour comparaison, le coronavirus responsable de la Covid-19 fait un peu plus d’un dixième de micromètre [0,125 micromètre].

Combien de temps un aérosol reste-t-il en suspension?

Cela dépend du diamètre des particules. Mais il faut aussi tenir compte du fait que l’air n’est pas immobile.

  • Si tel était le cas, dans un air parfaitement stagnant, une microgouttelette de 5 micromètres lâchée d’une hauteur de 1,5 mètre mettrait environ 33 minutes à se déposer.
  • Dans un endroit où l’air se déplacerait horizontalement et sans aucune turbulence à 20 cm/s (0,72 km/h), la microgouttelette pourrait alors être transportée sur 400 mètres avant de toucher le sol.

Qu’en est-il dans une salle de classe?

Dans une pièce remplie d’enfants qui s’agitent, l’air est parcouru de vagues et de turbulences.

  • Ces mouvements peuvent faire «remonter» les microgouttelettes d’aérosol à plusieurs reprises et les maintenir en suspension plusieurs heures après leur émission, voire toute la journée.
  • Ce n’est que le soir, lorsque la pièce est vide et calme, que les aérosols se déposent au sol et sur les surfaces, et que l’air s’assainit.

Si ces aérosols transportent des particules virales, l’idéal serait donc de les éliminer des espaces clos à mesure qu’ils sont émis, d’où les discussions actuelles sur la filtration de l’air et la ventilation.

Agence Science-Presse