Meng Wanzhou et «les deux Michael» sont libres
Meng Wanzhou [Source: Huawei]
- La justice canadienne a libéré hier soir Meng Wanzhou, directrice financière du géant des télécommunications Huawei, qui n’avait pas le droit de quitter le Canada depuis son arrestation il y a presque 3 ans. Dans les heures suivantes, elle a pris l’avion pour la Chine.
- Alors que son avion quittait l’espace aérien du Canada, le premier ministre Justin Trudeau annonçait en conférence de presse que 2 citoyens canadiens détenus en Chine, eux aussi depuis presque 3 ans, Michael Spavor et Michael Kovrig, avaient été libérés, avaient pris l’avion pour le Canada et venaient de quitter l’espace aérien chinois.
Ce qui a tout l’air d’un échange de prisonniers a mis fin, en seulement quelques heures, à une saga judiciaire qui avait créé une vive tension entre Ottawa et Pékin.
Ce qui avait causé la crise:
- Les États-Unis, sous l’administration Trump, ont accusé Huawei et sa directrice financière d’avoir menti en 2013 en cachant des relations commerciales qu’aurait eues une filiale de Huawei avec l’Iran alors que ce pays faisait l’objet de strictes sanctions commerciales.
- Les États-Unis ayant demandé au Canada d’extrader Meng Wanzhou vers les États-Unis, la Gendarmerie royale du Canada l’a arrêtée le 1er décembre 2018 à son arrivée à l’aéroport de Vancouver.
- Meng Wanzhou n’est pas qu’une dirigeante de Huawei. C’est aussi la fille du fondateur et PDG de l’entreprise, qui est l’un des hommes d’affaires en vue en Chine.
- Dans les semaines suivant l’arrestation de Meng Wanzhou, la Chine a arrêté 2 ressortissants canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, en les accusant d’espionnage. Ils ont été détenus par la suite, dans des conditions souvent éprouvantes.
- Tout indiquait que leur détention avait un objectif diplomatique: faire pression sur le Canada pour obtenir la libération de Meng Wanzhou.
Comment la crise s’est résolue:
Meng Wanzhou a conclu un accord avec la justice des États-Unis. Il s’est concrétisé hier après-midi, alors que Meng Wanzhou a comparu virtuellement devant une Cour américaine.
En vertu de cet accord:
- Meng Wahzhou reconnaît certaines «fautes» et elle accepte certaines conditions.
- En échange, les États-Unis «reportent» jusqu’à fin 2022 leurs procédures judiciaires contre elle et retirent leur demande d’extradition auprès du Canada.
- Si Meng Wanzhou respecte ses engagements en vertu de l’accord, les procédures judiciaires à son encontre seront définitivement abandonnées fin 2022.
Le retrait de la demande d’extradition a amené la justice canadienne, qui n’avait pas d’autre raison de retenir Meng Wanzhou, à libérer entièrement la femme d’affaires hier soir.
- Dès sa libération, Meng Wanzhou a quitté le Canada.
Pour le Canada, le premier impact des événements d’hier est la fin du calvaire des deux Michael et leur retour au pays. Ils devaient arriver au Canada ce matin.
Pourrait s’en suivre une certaine normalisation des relations diplomatiques et commerciales avec la Chine, relations que l’affaire Meng Wanzhou a beaucoup assombries.